Dhoirfat Keisler ne mâchait pas ses mots ce mercredi pour décrire la situation de crispation au sein de la compagnie aérienne qui depuis le vendredi 16 décembre a été paralysée par un mouvement social. Joint par téléphone, la déléguée syndicale de SNPNC-FO s’est attardée sur les aspirations du personnel et les demandes exprimées à l’encontre de la direction.
Des demandes en lien avec l’amélioration des conditions de travail
Certes, si les augmentations de salaire font partie des revendications, c’est surtout sur les conditions de travail que l’accent est porté. « Nous ne demandons pas grand-chose », souligne-t-elle, avant d’énumérer les griefs à l’encontre de la direction : l’installation de vestiaires pour le personnel homme/femme, des salles de repos, des laves-yeux pour les mécaniciens ou encore le changement de fauteuil. Dhoirfat Keisler le certifie, « un mois avant de lancer la grève nous avions envoyé une lettre ouverte à la direction pour dire que nous étions ouverts à toute discussion et que si cela n’était pas le cas, un préavis serait lancé ». Mais « nous n’avons jamais eu de réponse », poursuit-elle. Une simple lettre morte serait-elle donc à l’origine de la grève ?
La grève, dernier acte d’une longue partition
Alors que sur les réseaux sociaux, les messages d’exaspération ne cessent de fleurir, et que les annulations de vols se succèdent, la déléguée syndicale l’affirme, « nous sommes navrés pour les passagers ». « Il n’y a que deux personnels navigants qui travaillent mais ils ne peuvent le faire que sur les avions ATR ce qui explique la perturbation du programme des vols », renseigne Dhoirfat Keisler au regard des chamboulements survenus depuis vendredi dernier. Mardi des négociations se sont déroulées de 15h à 21h30, et ce mercredi, un nouveau cycle d’échanges s’est tenu dans le courant de l’après-midi pour tenter de trouver un compromis, lequel a été trouvé par les deux parties, puisque ce mercredi soir, la compagnie annonçait la fin du mouvement.
Dans un communiqué émis à la suite de la fin du mouvement, la Direction générale d’Ewa « se réjouit qu’un accord ait été trouvé. Le protocole de sortie de crise a été signé ». La compagnie déclare que ses premières pensées « vont à ses passagers, qui ont dû subir les désagréments engendrés par cette situation exceptionnelle, malgré les efforts de la compagnie de limiter au maximum les perturbations. Elle souligne également l’investissement du personnel non gréviste, engagé sur toute la durée de cette crise au service de sa clientèle. Toutes les équipes de la compagnie sont désormais mobilisées pour permettre aux passagers, en cette période de fin d’année, de voyager dans les meilleures conditions possibles. Elle mettra tout en œuvre pour que le retour à la normale de son programme des vols soit le plus rapide possible ».
Pierre Mouysset