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Les maires de Mayotte affichent une unité de soutien à Rachadi Abdou

Avec une prise de position inédite sur un sujet sensible, les maires de Mayotte veulent montrer un seul et même visage au préfet. C’est celui de leur pair Abdou Rachadi. Espérons que cette auto-force de persuasion l’emporte sur les projets à mener dont ils ont compétence.

A la suite du duel entre le maire et la sous-préfète de la Lutte contre l’Immigration clandestine, cette dernière soutenue par le préfet, à propos des évènements de Mbouini, les maires de Mayotte, réunis en assemblée générale extraordinaire ce vendredi, indiquent apporter « tout leur soutien à leur collègue, 1er magistrat de la commune de Kani Keli. » Ils déplorent l’agression physique d’une élue de la République, adjointe au Maire, blessée avec 12 jours d’ITT, dans l’exercice de ses fonctions.

Mais surtout, les maires de Mayotte « condamnent avec force les allégations tenues à l’encontre du maire de Kani-Kéni pour le discréditer » – donc une pique à destination du préfet – dont la sous-préfète avait insinué qu’il hébergeait des étrangers en situation irrégulière. Ils mettent en avant son statut de maire pour légitimer la confiance qu’il doit inspirer. On doit donc en déduire que l’obstruction à l’acheminement des étrangers en circulation irrégulière en fait partie.

Pas de « sentiment de discorde » chez les élus

Madi Souf, président de l’AMM

Ils vont au delà, évoquant l’image des maires qu’ils estiment écornée sur le territoire, rapportant « qu’ils ont toujours œuvré pour garantir la paix, la tranquillité, la sécurité et la sureté publique dans leur territoire communal avec les moyens à leur disposition ». Une prise de position risquée, voire gonflée, tant on sait les disparités dans les moyens mis à disposition des citoyens en fonction des communes, que ce soit, en police municipale, dans les écoles, ou dans les infrastructures publiques.

Mais en allant sur ce terrain, on risque de donner crédit au « sentiment de discorde » entre les élus, qui serait « véhiculé dans les médias », reproché par les maires, des médias qui pourtant, et pour la plupart, ont toujours encouragé les positions communes, et les appels à « chasser en masse à Paris ».

On imagine que cette prise de position unitaire est destinée à afficher un langage unique face au préfet, qui, sans être nommé, est accusé de « tentative d’intimidation qui viserait à déstabiliser l’action des élus locaux, confrontés au quotidien à une réalité locale pas toujours facile. » Ils veulent présenter une sorte de paroi lisse pour ne donner aucune prise au représentant de l’Etat sur de possibles tentatives de divisions.

Les maires se disent disposés, « à travailler avec l’ensemble du corps préfectoral dans le cadre de l’intérêt général et ce dans un respect mutuel des compétences et des responsabilités de chacun. » Dans ce sens, ils en appellent « à la responsabilité collective, au respect mutuel et à la reconnaissance de leur légitimité populaire et républicaine ».

A.P-L.

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