Manifestation pour l’eau : petit mouvement mais grand bruit au syndicat des Eaux

C'est une petite manifestation au regard de l'enjeu : avoir de l'eau au robinet. Et qui contraste avec l'abondance des commentaires sur les réseaux sociaux. Le fatalisme l'aura emporté sur une mobilisation perturbée par un mot d'ordre diffus. 

La première manifestation organisée par le mouvement informel « Mayotte a soif » ayant peu trouvé preneur, à peine une centaine de manifestants, les organisateurs avaient joué l’alliance pour ce mercredi, « nous avons décidé de réunir les différents mots d’ordre des autres organisations pour qu’il y ait davantage de monde, mais ça n’a pas forcément fonctionné », nous indiquait un brin déçue Aurélie, à l’origine du mouvement. Les collectifs des citoyens étaient meneurs, ainsi que la CGT dont la branche Education avait envoyé un communiqué propre, intégrant également la contestation contre la réforme du ministre de l’Education nationale. Un mélange des genres qui a pu perturber le message.

Arrivée au Syndicat des eaux

Bruno Dezile, délégué CGT Educ’action, s’en explique : « De notre côté, nous avons déposé un préavis de grève large, sur plusieurs mois, pour que nos collègues qui veulent participer à ce mouvement soient couverts, ainsi que ceux qui suivront »

Une diversité de pancartes donc, de « Mayotte a soif d’explication, l’eau s’évapore, l’argent aussi  » à « L’Etat capitaliste Coupables », en passant par « sous-investissement+détournement=Mayotte a soif » ou « Justice impunité », prenait la direction du Syndicat des Eaux, Les Eaux de Mayotte (LEMA) pour sa responsabilité passée dans la gestion de l’eau, sous enquête du parquet national financier. « Où est l’argent des investissements ?! », clamait la foule dont une partie a pu entrer dans les locaux à Kawéni.

Le président du LEMA, Fahardine Hamada et son DGS Ibrahim Aboubacar sont arrivés dans un boucan infernal de bouteilles en plastique frappées contre les murs. Prêts à recevoir une délégation qui a refusé de se former, « nous voulons que vous vous adressiez à tout le monde ».

Difficile de se faire entendre au sens propre comme au figuré pour Fahardine Ahamada et Ibrahim Aboubacar

Les deux responsables du syndicat des eaux sont sortis mais sans mégaphone, impossible de se faire entendre. De toute façon quelle réponse apporter face à la question posée par le Cégétiste Haoussi Boina Hedja, « pouvez-vous nous donner de l’eau tout de suite au robinet? », alors qu’en face, les retenues sont en voie de vidange totale.

Les manifestants sont ensuite allés à la SMAE, toujours à Kawéni, pour demander des comptes. Une manifestante a pu rencontrer le ministre Philippe Vigier qui n’est pas venu à la rencontre du mouvement. « Il est venu vers moi en voyant ma pancarte, mais n’a pas su quoi répondre quand je lui ai demandé des bouteilles d’eau pour tout le monde ».

Pas d’élus à cette manifestation en dehors du suppléant de la députée Estelle Youssouffa, Saïd Kambi.

A.P-L.

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