La nouvelle brigade de gendarmerie de Dembéni à Hanjagua a été inaugurée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, et le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu. Les effectifs de 44 gendarmes mobiles et de 11 gendarmes territoriaux, ont déjà investi les locaux le 8 juillet dernier. Les premiers sont positionnés sur la lutte contre l’immigration clandestine au Sud de l’île, alors que les territoriaux « sont affectés uniquement sur la commune de Dembéni et ses 16.000 habitants », comme nous l’explique le major Steve Doussin, commandant de la BTA de Dembeni.
Équilibrer la surveillance du territoire pour que les forces ne soient pas exagérément positionnées sur la lutte contre l’immigration clandestine, mais aussi, sur la sécurisation de la population, voilà un des défis que doit relever le ministre de l’Intérieur. Répondant aux questions des journalistes, Gérald Darmanin dévoilait les moyens qui vont être déployés pour répondre à ces deux problématiques. Chaque ministre de l’Intérieur le rappelle à Mayotte, « beaucoup a été fait pour le territoire », et à ce titre l’actuel indiquait que 400 forces de l’ordre avaient été déployées depuis 2017. Mais le compte ne semble pas y être si l’on observe les chiffres de la délinquance qui continuent leur ascension, si l’on en croit la suspension du ramassage scolaire fin juin par les transporteurs excédés de se faire caillasser, si l’on en croit les boutiques qui tirent leur rideaux à 18h, si l’on en croit les professionnels du port qui ne servent plus de navires au delà de 19h. La délinquance a bien un impact sur la scolarité et sur l’économie.
Gérald Darmanin annonce un nouvel apport de forces de l’ordre, 40, dont 13 gendarmes et 27 policiers, et le déblocage d’un million d’euros chaque année en caméras de vidéo surveillance pour équiper les collectivités, « et confondre les auteurs des faits ». La population a bien conscience que l’accent doit être mis sur la prévention, mais la sécurisation des déplacements est indispensable. Sur le premier point, Gérald Daramanin rappelait la jeunesse des fauteurs de troubles, « ce sont parfois de très jeunes enfants de 8 ans qui défient les forces de l’ordre. Cela pose le problème de l’autorité parentale, les parents doivent s’occuper de leurs enfants. »
Sur le chapitre de la lutte contre l’immigration clandestine, le ministre annonçait 4 millions d’euros pour la surveillance aérienne des frontières « dès l’année prochaine », ainsi que deux intercepteurs supplémentaires.
D’autres annonces sont inhérentes à la future loi Mayotte que le ministre Lecornu doit présenter au parlement « cet automne », nous y reviendrons.
Anne Perzo-Lafond