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Nouvelles mesures ministérielles pour développer « en urgence » le logement locatif très social à Mayotte et en Guyane

Les opérations de destruction d'habitats insalubres qui vont crescendo à Mayotte avait mis en évidence le déficit de relogement des habitants. Les ministres des Outre-mer et du logement ont alloué un budget et recherché des opérateurs pour proposer des habitations adaptés aux territoires. 

« La politique de résorption des bidonvilles repose sur deux jambes : d’une part, l’évacuation et la destruction de l’habitat informel, d’autre part, la construction rapide de logements adaptés. » Sébastien Lecornu résume la difficulté pour la préfecture de mener les opérations de destruction des habitats insalubres faute de relogement pour les habitants en situation régulière. En réponse,des programmes d’habitats en dur comme ceux de Majikavo Dubaï ou le village relais de Tsoundzou II bientôt inauguré. Le premier avait permis notamment à un couple de 80 ans de déménager de leur case en tôle pour ces logements dotés de l’eau courante et de l’assainissement.

Des expériences qui vont être dupliquées si l’on en croit le nouveau décret (2021-1204) du 17 septembre. Ils complètent un autre texte (décret 2021-809) publié cet été pour déployer un logement locatif très social adapté. « Il s’agit ainsi de répondre aux besoins de relogement des personnes sortant de bidonvilles notamment, avec un loyer très abordable, une rapidité de mise en œuvre et des interlocuteurs pour accompagner les ménages. Ces mesures viennent compléter la politique de résorption de l’habitat informel en Guyane et à Mayotte menée localement par les préfets », expliquent Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer et Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement.

RHI, NPRU, Mayotte, SOLIHA, CDC, SIM, AFD
Une nouvelle maison en dur à Majikavo Dubaï pour ce bacoco de 80 ans accueilli par l’ancien préfet Colombet

Ce dispositif est mis en place dans le cadre d’une expérimentation de cinq ans. Il s’agit d’un outil à la fois financier et réglementaire dérogatoire pour permettre aux préfets d’adapter l’intervention de l’Etat au cas par cas sur ces territoires d’exception.

« Les logements seront très fortement financés par l’Etat -jusqu’à 100% de subvention – afin de permettre des mises en location à des loyers très abordables, de l’ordre de 150 à 180 € par mois pour une famille ».

Mais financement ne rime pas toujours avec avancement des travaux. Un appel à proposition intitulé « Un toit pour tous en Outre-mer » (TOTEM), a donc été lancé en juillet afin d’inciter les professionnels du bâtiment à proposer des constructions « modulaires » pensées en fonction des contraintes locales et de la disponibilité des ressources à proximité.

Le dispositif s’accompagne enfin de l’ouverture des financements de la ligne budgétaire unique (LBU) qui permet de financer les projets de logements sociaux dans tous les départements outre-mer aux maitrises d’ouvrage d’insertion.

Pour Emmanuelle Wargon, la priorité « c’est de permettre aux habitants des bidonvilles de se loger dans la dignité et la sécurité. (…)  L’accès à un toit, l’accès à l’eau, le fait de pouvoir cuisiner doivent être garantis sur l’ensemble du territoire. »

L’ensemble de ces dispositions s’inscrit dans le cadre du plan 2019-2022 en faveur du logement outre-mer.

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