Le projet a comme objectif de faire découvrir au public l’histoire et la richesse du site industriel. Dans sa 2ème lettre d’information d’avril, la Direction des Affaires culturelles fait le point. « Les restes bâtis de l’usine souffrent d’une végétalisation rapide, malgré des travaux de débroussaillage récents. Elle déstabilise les maçonneries, notamment les cheminées. Certains pans de murs sont affaiblis par la dégradation des joints et le déchaussement des moellons ou par la perte de leur revêtement. » La saison des pluies demande en effet un entretien permanent.
Différents travaux sont nécessaires, selon la DAC : Débroussaillage, décapage et remblais, Mise en sécurité des secteurs dangereux à risque de chute, Taille de sécurisation et préservation des vestiges, Étaiement et confortement des ouvrages de l’ancienne usine, Déplacement des pièces de l’usine.
Des travaux d’aménagement et d’accessibilité du site seront également réalisés (hors Mission Patrimoine) : réhabilitation de la voie d’accès, cheminement piéton, point de vue avec belvédère sur le Mro Wa Hajangoua (ruisseau), mise en lumière des vestiges, traitements paysagers, mobilier, signalétique, clôture, périphérique, etc.
Le lieu et son histoire : un témoin des activités industrielles de l’île
Ce domaine sucrier de 702 hectares, créé en 1870 à Hajangoua, est l’un des plus anciens de Mayotte. A l’époque, le site possédait 95 hectares cultivés en canne à sucre. L’ancienne usine présentait un ensemble imposant, encore visible, de trois chaudières, un moteur à vapeur, une batterie de Gimart, des hydroextracteurs, trois cheminées et les vestiges d’une installation plus ancienne. La maison de maître, visible et en ruine, témoigne de la grandeur de l’exploitation industrielle de l’époque. L’abandon des lieux par les propriétaires après le cyclone de 1898 mit fin à son exploitation et la propriété fut mise en vente en 1902, ce qui impacta fortement l’économie locale et les producteurs. Le site arborait en 1952 une cocoteraie et une bambouseraie. Cette dernière subsiste aujourd’hui, tandis que la cocoteraie fut remplacée par une plantation de bananes.
Le site est inscrit au titre des monuments historiques.
Un musée abrité par l’ancienne usine
La communauté d’agglomération s’engage dans un projet d’aménagement et de préservation du site, visant à valoriser à la fois les ruines de l’usine et la flore alentour. L’ancienne usine accueillera un musée qui permettra de comprendre le lieu. Un cheminement piétonnier sera aménagé autour des vestiges, ainsi que dans le verger et la bambouseraie. Ce nouvel équipement culturel et touristique du territoire permettra d’attirer les visiteurs, notamment ceux du village voisin de Bandrélé.
L’objectif est aussi d’associer les habitants du village et de valoriser l’artisanat local. Des projets d’hébergement et de petite restauration, portés par des villageois, sont à l’étude.
*La Mission Patrimoine confiée à Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité.