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Mamoudzou

Le lycée agricole se modernise

Maraîchage et élevage sont les deux mamelles de la modernisation de l’agriculture mahoraise. Le lycée agricole se veut une valeur d’exemple dans ce domaine.

Modernisation des serres
Modernisation des serres

Il y a quatre ans, un constat a été fait : l’exploitation du lycée agricole de Coconi était vieillissante et ne correspondait plus aux normes en vigueur. Le projet de modernisation a trouvé un écho auprès de l’ODEADOM (Office de développement de l´économie agricole des départements d’Outre-mer) qui a débloqué 1,34 million d’euros.

Pour commencer, ce sont trois grandes serres qui trônent sur les terrains du Lycée agricole de Coconi. De 9 m de large et 26 m de long chacune, elles sont équipées de pieds droits permettant le passage de tracteurs sans perte de place sur les côtés.

La première serre est « insectproof ». Recouverte d’une sorte de moustiquaire géante, elle empêche les insectes, tels que la mouche des légumes, de venir pondre ses œufs dans les légumes fruits comme le concombre, la tomate ou la courgette. Et pour éviter que les plantes ne souffrent trop de la chaleur, un système d’extraction d’air a été installé.

La deuxième serre permet de tester un système composé d’une bâche transparente de type celloclim, un film thermique,  associée à une ombrière, un filet donnant de l’ombre.

La troisième serre est uniquement recouverte d’une bâche transparente de type jaune classique associée elle aussi à une ombrière. Ces serres sont toutes équipées de deux systèmes d’irrigation, le goutte à goutte et l’aspersion (par pendulaires).

A leur côté, les petits tunnels de maraîchage sont toujours alloués aux petits agriculteurs de la pépinière d’entreprises horticoles de l’île.

Et les vaches seront bien gardées…

Récolte de batavias vendues au banga des délices ©lycéecoconi
Récolte de batavias vendues au banga des délices ©lycéecoconi

Peu de jeunes s’orientent malgré tout vers le métier d’agriculteur, pourtant fortement pourvoyeur d’emplois en raison du fort potentiel de la demande en produits maraichers de l’île. Mais le secteur conserve son image de pénibilité. C’est pourquoi, le lycée a tenu à poursuivre les investissements en mécanisation et modernisation en achetant un épandeur à fumier et à Bois Raméal Fragmenté ainsi qu’un semoir manuel et un cultivateur.

L’ancien abri pépinière étant devenu obsolète, il a été remplacé et ses 50m² sont recouverts d’un système insectproof, d’un sol bétonné, des tables de culture, d’un système d’irrigation complet et de brumisation automatique.

«Et une grande partie des investissements a été allouée à l’élevage», indique Cécile Morelli, Chargée de mission de Coopération internationale au lycée agricole de Coconi. Les conditions de vie et de circulation des vaches ont ainsi été améliorées. L’efficacité du travail en a également profité avec une mécanisation de la traite, «2 postes de traite», et le nettoyage du bâtiment, avec une séparation des zones sales et des zones propres.

Un projet de conditionnement du lait pour la vente est actuellement à l’étude avec la COOPADEM.

Autonomie en eau

Autonomie en eau pour les poulets
Autonomie en eau pour les poulets

Deux nouveaux bâtiments dédiés aux poussins sont également sortis de terre. «D’une capacité de 750 poussins chacun, ils permettent de proposer désormais une production en continue. Nous abattons les poulets de deux mois dans notre atelier agroalimentaire », indique Cécile Morelli. L’exploitation est autonome en eau, « que nous récupérons en saison des pluies et qui est traitée par UV ou chloration. Nous voulons ainsi montrer la voix de l’autonomie aux éleveurs».

L’absence d’écloserie de grande capacité sur l’île impose l’importation de poussins, «ils arrivent à un jour de Métropole ou La Réunion». Une fois tués, ils sont vendus au banga des Délices du lycée, ouvert les jeudis et samedis matins, «nous livrons également aux grandes surfaces».

A travers ces investissements dans une des structures phare, l’agriculture mahoraise veut faire évoluer son image d’artisanale. Il demeure un frein, le foncier, que le Conseil général, propriétaire de la plupart des surfaces doit aider à résoudre.

Le lycée de Coconi se tourne vers l’avenir avec l’actuelle rédaction d’un projet d’atelier agroalimentaire qui devrait répondre aux exigences des fonds structurels européens.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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