Depuis l’arrivée du haut débit, elles se multiplient. Les TIC, Technologies de l’Information et de la Communication, font aussi l’objet d’échange avec les îles voisines.
Leur père à toutes, c’est GEMTIC, le Groupement des Entreprises Mahoraises des Technologies de l’Information et de la Communication, créé en février 2013 par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte. Un organisme qui n’aura pas ménagé sa peine : François Cazals, consultant à HEC Paris (Hautes Etudes Commerciales) avait lancé le cycle des conférences du début d’année, et quelques mois après, une convention était signée, faisant de Mayotte un hub de la formation de haut niveau dans l’océan Indien.
Outre la deuxième session de formation à la stratégie digitale qui se tiendra en juin et en septembre 2014, un diplôme CESA Must, à 60% du diplôme HEC, sera proposé sur un an à Mayotte, «à raison de 3 à 4 jours par mois de cours d’intervenants de HEC Paris» explique Remy Exelmans. Sa société «13 degrés sud» pilote l’organisation. Un stage de certification informatique est également en négociation avec une école de métropole.
La convention validant un espace de co-working (travail en commun) sera signée en fin de ce mois entre la CCI de Mayotte, GEMTIC et la CCI de La Réunion. Le but est de profiter de l’expertise de cette dernière qui vient de créer à Saint-Pierre un espace semblable avec un service internet, de la documentation à des adhérents, «un lieu où peuvent se réunir les chefs d’entreprises».
Mayotte se prépare un web avenir
Mais entre tous, le projet qui gagne à être diffusé touche des jeunes Mahorais qui n’ont pas le bac : «cinq d’entre eux, choisis pour leurs compétences en informatique, seront intégrés dans un groupe de 25 martiniquais, pris en charge pendant deux ans par EPITECH Paris et reviendront avec un diplôme de ‘developer web’». La convention sera signée le 13 décembre à la Martinique. Le projet est porté par Opcalia pour Mayotte. Les inscriptions avant les présélection peuvent se faire sur le site EPITECH.
Le projet de Data center est toujours en attente de financement : une salle stockeuse de données, certifiée aux normes européennes, «un icloud mahorais».
Enfin, la finale de la Web Cup régionale approche et se tiendra à Saint-Pierre (La Réunion) les 30 novembre et 1er décembre. Pour mémoire, il s’agit de créer un site internet en 24h, et ce sont 45 équipes des quatre îles, Maurice, Madagascar, La Réunion et Mayotte qui s’étaient opposées en mai 2013. C’est le lauréat, l’équipe P@c@tchoo, qui représentera Mayotte.
Les TIC sont allées plus vite que la lumière et il va falloir les cerner : c’est l’objet d’une étude, «monographique» précise Rémy Exelmans, qui permettra de dénombrer le nombre de salariés, la stratégie à adopter etc., «une étude financée par la Dieccte (direction du travail) et menée par GEMTIC et le cabinet Insidens». Elle sera rendue en février 2014. Le travail devient titanesque et amène GEMTIC à chercher dans l’urgence un chargé de mission.
Un positionnement stratégique de Mayotte dans le domaine des TIC, qui est un des quatre Objectifs Thématiques prioritaires du cadre européen.
Anne Perzo-Lafond