Comores : une reprise des rotations maritimes vendredi « mais sans clandestins »

Les autorités comoriennes disent être confrontées à « deux soucis majeurs »: les passagers en situation régulière à Mayotte et qui souhaitent rentrer dans l’île au lagon, tout comme ceux qui sont à Mamoudzou et souhaitent venir à Mutsamudu. L’autre souci est l’approvisionnement en médicaments à Anjouan. Les pharmacies qui s’approvisionnent depuis Mayotte risquent d’être vides dans les prochaines semaines.

Les rotations des bateaux de la SGTM devraient, en principe, reprendre service à partir de ce vendredi 28 avril vers Anjouan. Il n’y a aucune déclaration officielle faite sur le sujet. Mais les tractations de ces dernières soixante-douze heures vont dans ce sens. Les travaux qui avaient été évoqués pour justifier la suspension temporaire des rotations n’étaient pas vraiment de nature à empêcher les mouvements de navires. Mais le port peut toujours avoir ses propres raisons.

Le directeur général de la Société comorienne des ports (SCP), Said Salim Dahalane devrait s’exprimer ce jeudi 27 avril en milieu de journée, selon nos sources. Le patron des ports des Comores devrait revenir sur les travaux en cours au port de Mutsamudu à Anjouan. Les Comores sont aujourd’hui sous inspection de l’Organisation maritime internationale (OMI).

Si l’audit en cours des installations portuaires pourrait justifier « un arrêt » de toute activité d’accostage au port d’Anjouan, la nature des missions menées par les experts de l’OMI «n’a aucun risque potentiel sur les activités d’embarquement et de débarquement», selon un agent portuaire. «Mais il peut toujours y avoir de raisons pour interdire l’accostage des bateaux», admet-il, refusant de commenter la décision de la capitainerie.

Deux soucis majeurs 

Le port de Mutsamudu à Anjouan

En tout et pour tout, les bateaux peuvent reprendre leurs rotations. Mais à la seule condition de ne transporter aucun clandestin au départ de Mayotte. «Il y a des problèmes à prendre en compte dans ce contexte, il faut tenir compte des situations qui se posent au cas par cas», nous dit une source bien informée et proche des autorités portuaires. «De toute façon, nous avons reçu des consignes claires, pas question d’embarquer un clandestin depuis Mayotte. Il y aura des contrôles poussés, nous aurons les manifestes des passagers avant le départ, tout peut se faire mais sans clandestins», a ajouté notre source.

Les autorités comoriennes disent être confrontées à « deux soucis majeurs » : les passagers en situation régulière à Mayotte et qui souhaitent rentrer dans l’île au lagon. Tout comme ceux qui sont à Mamoudzou et qui souhaitent venir à Mutsamudu. L’autre souci est l’approvisionnement en médicaments à Anjouan. Les pharmacies qui s’approvisionnent depuis Mayotte risquent d’être vides dans les prochaines semaines. Ce qui risque de poser de graves soucis sur le plan sanitaire.

A Moroni, l’opération « Wuambushu » est perçue comme « une persécution ». L’Assemblée nationale comorienne a adopté à l’unanimité une résolution demandant à la France d’annuler l’opération « Wuambushu » et au gouvernement comorien de refuser toute expulsion d’un Comorien à Mayotte vers une autre île des Comores.

A.S.Kemba, Moroni

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

Au lycée de la Cité du Nord, la possible fin des récréations embrase la communauté éducative

Entre la contestation de la suppression des récréations, des pannes informatiques persistantes et des locaux dégradés, les enseignants du lycée du Nord dénoncent une situation de plus en plus intenable.

Intercommunalités de France, Interco’ Outre-mer et l’association des intercommunalités de Mayotte alertent sur une « loi de programmation » sans programmation

Les présidents d'Intercommunalités de France, d'Interco Outre-mer et d'Interco 976 (Mayotte), alertent sur la contradiction majeure entre une volonté politique et le projet de loi qui doit la traduire. Ils soulignent que le texte, en l'état, ne s’apparente pas à une loi de programmation réelle et ne donne pas aux territoires les moyens de la mettre en œuvre, risquant ainsi de transformer une promesse d'avenir en une crise durable.

Air Austral déplore un manque de repères pour poursuivre sa croissance

Hugues Marchessaux, président du directoire d’Air Austral et président d’Ewa Air et Drissa Samaké, directeur général d’Ewa Air, ont dressé, ce mardi 24 juin, le bilan de l’exercice 2024-2025 des deux compagnies. Avec des résultats d’exploitation positifs, malgré les événements perturbateurs et les contraintes, l’avenir semble prometteur, mais le manque de visibilité à moyen et long terme, notamment sur les infrastructures, laisse planer le doute.

La chambre régionale des comptes salue les mesures de redressement du budget de la commune de Kani-Kéli

Dans son avis du 19 septembre 2024, la chambre régionale des comptes (CRC) avait arrêté le déficit du compte administratif 2023 de la commune de Kani-kéli à 1.863.108 euros. La CRC avait alors proposé à la commune un plan destiné à permettre le retour à l’équilibre budgétaire à la fin de l’année 2028.