C’est dans un climat d’intense fierté et d’émotion que s’est clôturé, dans la salle polyvalente du lycée de Tsararano, le séjour de cohésion de la deuxième promotion du Service National Universel à Mayotte. Cette cérémonie a été l’occasion de revenir sur les temps forts de ces douze derniers jours. Les volontaires ont également reçu l’attestation de réussite de cette première phase, la seconde consistant à réaliser une mission d’intérêt général.
Dans leurs prises de paroles, les délégués de la promotion ont ainsi insisté sur « l’importance du partage », de la « solidarité », « de l’apprentissage du vivre ensemble dans le respect des différences de chacun » ainsi que le renforcement « la confiance en soi ». Lors du séjour les volontaires sont partis à la découverte de leur île dans une logique de préservation de l’environnement que ce soit dans leurs actions de sensibilisation avec des associations locales ou via des activités sportives.
Un séjour de cohésion pour se responsabiliser
Présent lors de cette cérémonie, Moudjibou Saidi, premier édile de la commune de Dembéni, a salué dans son discours « l’apprentissage de cette solidarité » tout en insistant sur sa « fierté pour cette jeunesse ». Gilles Halbout n’a pas manqué de revenir sur l’importance de « l’engagement qui est un combat de tous les jours », tout en soulignant « qu’on ne ressort pas d’un séjour de cohésion comme on y est entré, vous êtes désormais des ambassadeurs du SNU. Par votre exemple, faites en sorte que les personnes que vous côtoyez vous prennent comme modèle ».
Pourtant, au départ le pari était loin d’être gagné. « Il y a un an et demi, lorsqu’il s’agissait de monter le SNU, on nous avait dit à Paris que ce n’était pas possible. Nous nous sommes battus pour, regardez le résultat. Certes il y a des problèmes à Mayotte mais il faut aller au bout de nos idées », concède le recteur. Les idées sont nombreuses, à l’image des dispositifs mis en œuvre, qu’il s’agisse des classes défenses, désormais au nombre de quatre, ou encore des interventions auprès des jeunes en décrochage scolaire.
Soutenir les jeunes en décrochage scolaire
A ce titre, le recteur et le lieutenant-colonel Pierre-Louis Dubois ont signé deux conventions ce jeudi matin.
« Il s’agit de pouvoir les remobiliser et les aider à se projeter dans leur avenir », explique Gilles Halbout. Une trentaine de jeunes âgés de 16 à 18 ans qui seront identifiés comme étant en situation de décrochage scolaire intégreront ce dispositif à la rentrée prochaine. Pour l’heure, quatre établissements collaborent à cette initiative : le lycée de Sada, de Kahani, de Tsararano et de Bamana.
« L’objectif est triple, précise le lieutenant-colonel, leur redonner confiance en eux, découvrir ou redécouvrir les valeurs de la République et les raccrocher à leurs études ». Quant à la signature de la seconde convention, cette dernière intègre la mise à disposition d’enseignants au profit de la formation dispensée au sein du RSMA de Mayotte. Des dispositifs au plus près des jeunes de l’île afin de faire d’eux des citoyens à part entière de la République, soucieux du vivre ensemble et résolument engagés auprès de leurs concitoyens.
Pierre Mouysset