Saïd Omar Oili alerte sur un « désengagement » de l’État dans le budget 2026

Le parlementaire pointe l’écart entre les engagements de la loi du 11 août 2025 et les crédits réellement prévus pour la refondation de l’île.

Dans un communiqué publié le 8 décembre 2025, le sénateur de Mayotte Saïd Omar Oili met en cause la traduction budgétaire des engagements pris par l’État dans le cadre de la loi du 11 août 2025, consacrée à la refondation de l’île. Une analyse de la Commission des finances du Sénat, transmise le 4 décembre, vient appuyer ses inquiétudes.

Une loi de programmation fixant une trajectoire de 4 milliards d’euros

Lors des débats du 4 décembre sur le programme outre-mer du PLF 2026, le sénateur Saïd Omar Oili a rappelé que l’article 2 de la loi de refondation prévoit « un tableau de quinze opérations chiffrées avec un total de quatre milliards d’euros pour la refondation de Mayotte », présenté comme « une feuille de route du suivi des engagements du gouvernement ». Parmi ces quatre milliards, 1,2 milliard est destiné à la construction de la nouvelle piste d’aéroport, 730 millions au plan Eau-Mayotte, 430 millions au renforcement du système judiciaire et carcéral, et 407 millions à l’investissement dans les hôpitaux de l’île.

Un projet de budget 2026 en retrait par rapport aux annonces

Le sénateur souligne que les crédits inscrits dans le PLF 2026 ne reflètent pas les montants annoncés. Pour la nouvelle piste d’aéroport, « sur 1,2 milliard d’euros dans le tableau, vingt millions d’euros en autorisations d’engagement sont consacrés pour des études sur les routes connexes ». Quant aux constructions scolaires, « les 108 millions annoncés dans le budget ne nous permettent pas de faire la distinction entre les dégâts sur les bâtiments à la suite de Chido et les constructions nouvelles pour faire face aux besoins ». 

Une analyse sénatoriale qui confirme la baisse des moyens

Saisi par le parlementaire, le président de la Commission des finances du Sénat estime « difficile de disposer d’une vision panoramique des crédits d’investissement prévus à Mayotte » et que, « en tout état de cause, les dotations budgétaires prévues pour Mayotte sont en baisse entre 2025 et 2026 de 200 millions d’euros en autorisations d’engagement, et de 2,8 % en crédits de paiement représentant 100 millions d’euros ». 

D’après le sénateur, cette évolution signifie qu’ « en réalité, Mayotte ne dispose donc d’aucun fonds réels d’investissement pour la reconstruction de l’île en 2026 » et que les moyens destinés au maintien des infrastructures demeurent insuffisants près d’un an après le passage du cyclone Chido.

Mathilde Hangard

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