À l’occasion des discussions sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, le Premier ministre, Sébastien Lecornu a annoncé, depuis Matignon lundi 8 décembre 2025, une série de mesures destinées à « renforcer l’emploi, la compétitivité et la santé dans les Outre-mer ». Ces décisions répondent aux préoccupations exprimées par les élus ultramarins et nécessitent l’adoption du texte pour être mises en œuvre.
Un diagnostic réaffirmé sur les inégalités de santé
Le Gouvernement a rappelé « les inégalités de santé persistantes » dans les territoires ultramarins, citant la prévalence plus forte du diabète, notamment à La Réunion et aux Antilles, l’hypertension artérielle, la pollution au mercure en Guyane liée à l’orpaillage illégal, ou encore la propagation de la méthamphétamine, aussi appelée Ice en Polynésie française.
En réponse aux demandes formulées par les parlementaires ultramarins lors de la première lecture du texte, un amendement a été déposé pour augmenter le Fonds d’intervention régional (FIR). Celui-ci serait « abondé de 100 millions d’euros supplémentaires », soit « une augmentation de 40% du soutien aux territoires ultramarins ». Les Agences régionales de santé pourraient ainsi renforcer la lutte contre la désertification médicale, améliorer la prévention et développer des expérimentations adaptées aux réalités locales.
Un soutien renforcé aux actions médicales locales
Le FIR, qui finance des actions locales de santé, verrait ses moyens significativement élargis. Le Gouvernement estime que ces crédits permettront « d’intensifier fortement la lutte contre la désertification médicale, d’améliorer la prévention, de renforcer la prise en charge des maladies prévalentes » et d’adapter les réponses sanitaires aux besoins de chaque territoire. L’examen de cet amendement est prévu ce mardi 9 décembre 2025.
Mesures spécifiques pour Mayotte
Pour Mayotte, le Premier ministre a annoncé son soutien à un amendement parlementaire visant à rendre applicable le dispositif d’exonération des cotisations sociales dit LODEOM, tout en maintenant « encore, pendant un an, le dispositif CICE ». L’entrée en vigueur a été avancée au 1er juillet 2026, permettant le « cumul des deux dispositifs LODEOM et CICE ». Cet effort représenterait « 32 millions d’euros » supplémentaires pour l’État.
Mathilde Hangard


