Le Doctorat Honoris Causa est le titre honorifique le plus prestigieux décerné par une université ou une institution académique à une personnalité dont le parcours, les réalisations ou l’engagement ont contribué de manière exceptionnelle à la science, à la culture, à l’éducation ou à la société. Il honore celles et ceux qui élèvent la société, éclairent les savoirs et inspirent les générations futures. Abal-Kassim Cheik Ahamed a ainsi rejoint cette communauté de docteurs Honoris Causa dont l’influence et l’engagement participent à ouvrir des voies nouvelles pour l’enseignement supérieur et la formation en Afrique, et à l’international.
Un parcours exemplaire
Après une thèse de doctorat en Mathématiques appliquées et Informatique, soutenue en 2015 à l’École Centrale des Arts et Manufactures de l’Université Paris-Saclay, c’est à travers sa fonction d’enseignant dans des établissements de statuts différents, relevant des secteurs public et privé, dans des thématiques variées et des formations de niveaux Licence, Master et Ingénieur, que Abal-Kassim Cheik Ahamed a conforté son choix de carrière universitaire.
Tout d’abord vacataire d’enseignement aux prestigieuses École Centrale Paris et à l’École Polytechnique, postdoctorant pour l’Université Paris-Saclay, attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’IUT de l’Université Paris 13 : autant d’expériences qui ont marqué le point de départ de son investissement au service de l’Enseignement Supérieur et la Recherche.
En 2017 il a été nommé maître de conférences au CUFR (Centre Universitaire de Formation et de Recherche) de Mayotte. Dès l’ouverture de la formation des enseignants du 1er degré et l’installation du Département Sciences de l’Éducation en septembre 2017, il s’est vu confier la responsabilité pédagogique de la formation MEEF, mission qu’il a occupée durant quatre années au cours desquelles il a mis en place les différentes filières, piloté la conception des maquettes et coordonné une équipe pluridisciplinaire et pluri-catégorielle.
À la rentrée 2019, il a été élu à la direction du Département Sciences de l’Éducation. Cette nouvelle responsabilité constituera, avant la direction adjointe du CUFR, sa 1ère expérience d’envergure de pilotage administratif et financier, inscrite dans la gestion d’un département de formation et de recherche qui n’a cessé de se développer depuis sa création.
En 2020 il devient Directeur adjoint du Centre Universitaire de Mayotte. Il a ainsi contribué activement au déploiement des politiques publiques et à la concrétisation des orientations en matière d’enseignement, de recherche et d’innovation.
Au terme de ces six années d’engagements pluriels au sein du CUFR, il a été élu Directeur du Centre Universitaire de Formation et Recherche de Mayotte, puis, le CUFR étant devenu Université de Mayotte, il a été nommé par le Ministère, en janvier 2024, à la tête de l’Université de Mayotte, le plus jeune président de France.
Pour Abal-Kassim Cheik Ahamed, cette distinction du titre de Docteur Honoris Causa est un moment d’émotion profonde, mais aussi de responsabilité et d’espérance. « C’est un honneur qui dépasse ma personne : il s’adresse à une communauté entière – celle de Mayotte, de son université, et de tous lesterritoires qui font le pari du savoir comme levier de transformation. Je viens d’une île du canal du Mozambique, modeste par sa taille, mais vaste par son ambition. À Mayotte, nous avons choisi de bâtir une université née d’un rêve collectif, une université qui n’hérite pas, mais qui créé. Une université qui relie la science et la société, la culture et la connaissance, le local et l’universel. Une université jeune, audacieuse et tournée vers le monde, qui porte la conviction que le savoir peut-être un acte de transformation (…) Nous devons repenser le monde, non pas en le reproduisant, mais en le réinventant avec la jeunesse africaine. L’Afrique n’est pas seulement le continent de demain, elle est le laboratoire vivant de l’avenir de l’humanité, celui où s’expérimentent la résilience, l’invention et la fraternité. Elle porte en elle les solutions que d’autres cherchent encore : une écologie du lien, une économie de solidarité, et une spiritualité de la responsabilité. C’est cette vision que je défends à Mayotte : celle d’un écosystème éducatif du canal du Mozambique, reliant les universités de Madagascar, de Tanzanie, du Kenya, du Mozambique, d’Afrique du Sud et des Seychelles, pour faire émerger un espace de recherche et d’innovation partagée entre les peuples de l’océan Indien. Un espace qui relie les rives et refuse les fractures. Être aujourd’hui le plus jeune président d’université de France, issu d’un territoire ultramarin, n’est pas un aboutissement personnel, c’est la preuve que la jeunesse africaine, dans toute sa diversité, peut et doit prendre en main l’avenir du monde ».


