La tempête tropicale Chenge, désormais au stade de forte tempête, se rapproche d’Agaléga et menace le nord de Madagascar. À Mayotte, dix mois après le cyclone Chido, les habitants suivent l’évolution du phénomène.
Une trajectoire surveillée de près

Mercredi 22 octobre, la tempête tropicale Chenge s’est renforcée dans l’océan Indien. Si elle reste éloignée des Mascareignes, les autorités et les habitants des îles du Nord doivent se préparer à une dégradation probable des conditions météorologiques dans la zone.
Selon le bulletin de Météo-France Réunion, « Chenge, qui évolue loin au nord-est des Mascareignes, est actuellement au stade de forte tempête tropicale ». À 10h locales mercredi, le système était positionné à 10,5° Sud et 62,4° Est, soit à 1.365 km au nord-nord-est de La Réunion et à 1.900 km de Mayotte. La tempête se déplace vers l’ouest à 15 km/h.
« La plus grande prudence » reste de mise
Les prévisions indiquent que dans les prochaines 24 heures, Chenge « devrait continuer son déplacement vers l’ouest-sud-ouest conservant son intensité une bonne partie de la journée », avant de décliner. « À partir de mercredi soir, elle devrait s’affaiblir lentement et retomber au stade de tempête tropicale modérée. Puis à partir de jeudi elle devrait prendre une direction ouest-nord-ouest ».
Cependant, Météo-France rappelle que « les prévisions de trajectoire et d’intensité sont à considérer avec la plus grande prudence compte tenu de leur incertitude. Elles ne concernent que la position du centre du phénomène, sans considération sur son extension ».
Pas d’alerte cyclonique pour Mayotte

À Mayotte, dix mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, la population suit l’évolution de Chenge avec attention. Dans son dernier bulletin, Météo-France précise expressément : « Un système dépressionnaire est actuellement présent sur le Sud-Ouest de l’océan Indien. Il n’y a pas d’alerte cyclonique en cours à La Réunion. Il n’y a pas d’alerte cyclonique en cours à Mayotte ».
Pour Hasina, résidant à Mamoudzou, « non, pas d’inquiétude », assure-t-elle, se disant rassurée par les prévisions. Certains manifestent, eux, une certaine lassitude face à une actualité qu’ils jugent éloignée de leur quotidien. « C’est surtout un ras-le-bol de l’agitation autour d’une tempête qui ne nous concerne pas directement. Mais je comprends que le traumatisme de Chido ressurgisse pour certains », confie une autre habitante.
Pour d’autres enfin, ces alertes réveillent encore des inquiétudes, dix mois après Chido. « Là ça va aller mais je préfère ne pas y penser. Les alertes météo m’angoissent, je me dis que si on a un autre cyclone, Mayotte va vraiment sombrer », confie Maxime, la voix nouée.
Mathilde Hangard