La semaine dernière, une délégation mahoraise s’est rendue en Tanzanie pour renforcer la coopération culturelle et éducative entre les deux territoires. Porté par la Commune de Sada et le Réseau Lahiki, et soutenu par l’Alliance Française de Dar Es Salaam, ce projet illustre la volonté de Mayotte d’ouvrir davantage ses horizons régionaux et de créer des liens durables avec ses voisins. Plusieurs temps forts ont marqué le séjour des jeunes du Conseil Municipal de Sada, en présence du maire de la commune Houssamoudine Abdallah.

Pour débuter leur séjour, la délégation a été reçue à la Résidence de France par Madame l’Ambassadrice Anne-Sophie Avé, le conseiller de coopération et d’action culturelle (COCAC), ainsi que l’attaché culturel et des sports. Les jeunes ont découvert le rôle d’une ambassade et pu échanger sur le parcours inspirant des diplomates français en poste à l’étranger. Après cette introduction, les jeunes ambassadeurs mahorais ont ensuite visité les locaux de l’Alliance Française de Dar Es Salaam et participé à une initiation de quatre heures au kiswahili. « Les jeunes ont montré un réel intérêt et une belle curiosité pour cette langue régionale », raconte Abdou-Roihmane Zoubert, chargé de développement culturel à l’Alliance Française de Dar Es Salaam.
Dans la continuité de cette ouverture culturelle et éducative, les jeunes du Conseil Municipal de Sada ont été accueillis par l’Aga Khan Schools. Au programme : immersion et découverte du système éducatif tanzanien à travers la visite des sections maternelle, primaire et secondaire. « Ils ont notamment vécu des échanges enrichissants avec les élèves de l’école Aga Khan, où ils ont pu enseigner le français à leurs homologues tout en apprenant l’anglais en retour », ajoute Abdou-Roihmane Zoubert. Selon lui, cette expérience leur a permis « d’ouvrir leur regard sur d’autres perspectives, d’autres façons d’apprendre et de s’exprimer, tout en renforçant leurs compétences linguistiques ».
Clôture du séjour : traditions et échanges à l’école Française
C’est dans un mélange de couleurs, de sons et de rythmes que s’est achevée l’aventure tanzanienne des jeunes du Conseil Municipal de Sada, venus à Dar Es Salaam pour une immersion dans le quotidien d’une école internationale. Vêtus de leurs tenues traditionnelles mahoraises, ils ont été accueillis par Robert Ortuño, proviseur du lycée international Français, et Mélanie Renaud son assistante. Les jeunes Sadois ont pu observer les méthodes d’enseignement ainsi que les activités mises en place pour les plus petits avant de se diriger vers le collège et le lycée.

Plus tard, les jeunes du Conseil Municipal de Sada ont célébré la culture de l’île au rythme de danses traditionnelles telles que le Debaa et le Mawlid, accompagnés de récits de poèmes en français et en shimaoré. « La représentation des danses et de la littérature mahoraises a été un grand moment de fierté. Ils ont eu la chance de faire rayonner l’identité culturelle de Mayotte au-delà de nos frontières », explique le chargé de développement culturel à l’Alliance Française.
Un défilé final a permis de mettre en valeur les tenues traditionnelles, transformant la cour de l’école en scène de podium. L’échange ne s’est pas limité à la scène : ils ont également rencontré le Conseil de Vie Collégien et le Conseil de Vie Lycéen, deux instances représentatives des élèves, avec lesquelles ils ont partagé pratiques artistiques et moments festifs. La matinée s’est achevée par une expérience pratique et formatrice : un exercice de sécurité incendie, organisé dans le cadre de la journée internationale de la résilience.
Abdou-Roihmane Zoubert a tenu a souligné que « Les jeunes ont vécu cette expérience avec beaucoup d’émotion et de fierté. Pour beaucoup, c’était leur premier déplacement à l’étranger, et ils ont pris conscience de la richesse de leur culture, mais aussi de la nécessité de s’ouvrir au monde ». Certains d’entre eux ont même exprimé le souhait de poursuivre des carrières à dimension régionale ou diplomatique. « Cette expérience doit leur rappeler que tout est possible lorsqu’on s’engage et qu’on reste curieux et ouvert aux autres. Si moi, Mahorais, j’ai été capable, eux aussi le sont. Ils ont l’envie et la motivation, il faut continuer dans ce sens », conclut-il.
Ce projet s’inscrit dans une dynamique de coopération régionale, au service de la jeunesse, de la culture et de l’éducation, et fait suite à la visite récente du Président de l’Université de Mayotte, Abal-Kassim Cheik Ahamed, à Dar Es Salaam.
Shanyce Mathias Ali