Sébastien Lecornu suspend la réforme sur les retraites jusqu’aux prochaines élections présidentielles

Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a prononcé ce mardi après-midi son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. Pour sortir de la crise, l’hôte de Matignon veut faire preuve de rupture et d’innovation.

« Je vous propose d’avancer ». C’est en ces termes que Sébastien Lecornu s’est adressé devant les représentants de la nation. Après avoir rappelé les différents bouleversements et le changement de monde dans lequel nous vivons, il a indiqué que la composition de l’Assemblée nationale était « le fruit du choix des Français, qu’elle ressemblait et reflétait la France ».

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« On va y arriver », avait affirmé Sébastien Lecornu, Premier ministre, le 10 septembre dernier lors de sa nomination à Matignon

Puis il a émis 3 conditions pour que notre pays puisse sortir par le haut de la situation dans laquelle il se trouve. La première est « le besoin de stabilité », condition sine qua non pour avancer. La deuxième condition est de « sortir des politiques partisanes et montrer une France unie, non divisée, et de trouver un chemin commun ». La troisième et dernière condition est de « redonner sens à la politique avec de nouvelles pratiques du pouvoir », à savoir « partager le pouvoir avec le Parlement. Le Parlement doit avoir un rôle politique et aura le dernier mot ». Le Premier ministre a ainsi eu tout au long de son discours comme leitmotiv : « Le Gouvernement proposera, nous débattrons, et vous voterez », a-t-il répété.

Une meilleure justice fiscale et la suspension de la réforme des retraites

Sébastien Lecornu souhaite un Gouvernement de rupture mais entend aussi maitriser les comptes publics. « Nous devons avoir un budget sérieux et fiable pour la France en baissant notamment le déficit ». Ainsi il a assuré que ce dernier serait de 5,4% en 2025, comme annoncé par son prédécesseur. Le Premier ministre veut aussi renforcer la lutte contre la fraude à la fois sociale et fiscale mais également baisser les impôts des PME et augmenter celui des grandes entreprises afin de « mieux répartir les efforts ».

En outre, il a annoncé un encadrement plus strict de l’optimisation fiscale et plus particulièrement des holdings. Ainsi les très grandes fortunes seront soumises à une « contribution exceptionnelle » mais sans en expliquer précisément les contours. La taxe Zucman semble, quant à elle, bel et bien mise au placard.

Le Gouvernement renoncera à l’article 49-3 de la Constitution, lui permettant de faire passer une loi en force sans le vote de l’Assemblée

Comme annoncé ces derniers jours, le Gouvernement renoncera à l’article 49-3 de la Constitution, lui permettant de faire passer une loi en force sans le vote de l’Assemblée. « Le Gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez ». Enfin, autre annonce et non des moindres : la suspension de la réforme des retraites jusqu’aux prochaines élections présidentielles en 2027, et l’organisation dans les prochaines semaines d’une grande conférence sur ce sujet avec les différents partenaires sociaux.

« Oui nous allons avoir un nouveau débat sur la réforme des retraites car il faut garantir l’équilibre du système et son financement pour qu’il soit pérenne », tout en avertissant que cette suspension aura un coût financier conséquent et qu’il faudra compenser par des mesures économiques. Ainsi cette suspension coûtera 400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard en 2027. Elle devrait concerner 3,5 millions de Français.

La reconstruction de Mayotte pourrait être suspendue en cas d’une nouvelle dissolution

Au sujet des Outre-mer, Sébastien Lecornu a fait de la Nouvelle Calédonie sa priorité : « C’est une urgence » a-t-il dit, évoquant aussi le problème de la vie chère en Martinique… Enfin, suite à son discours, à l’occasion des échanges avec les députés, il a été interpellé par Estelle Youssouffa, cette dernière lui reprochant de n’avoir pas parlé de Mayotte lors de son intervention. Le Premier ministre lui a assuré que « les engagements pour Mayotte seraient tenus et que les budgets seront au rendez-vous », mais soulignant toutefois qu’en cas de dissolution cela risquerait de reporter certains engagements de l’État…

B.J.

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