Dans un communiqué diffusé ce mercredi 8 octobre au matin, le syndicat SNUTER FSU et la CFTC, à l’initiative du mouvement de grève à la Direction des Transports Maritimes (DTM) débuté le lundi 6 octobre, estiment que « si le mouvement de grève en cours est aussi majoritaire, c’est que le protocole “signé précédemment” n’a pas recueilli l’approbation des agents concernés ».
Le Président du Conseil départemental accusé de « refuser le dialogue social »
Les syndicats soulignent que « le dialogue était en effet maintenu avec le Conseil départemental jusqu’au déclenchement du mouvement de grève. Le climat s’est tendu du fait de l’agression de deux grévistes et de la Secrétaire Générale du SNUTER FSU Mayotte par le directeur de la DTM et de son adjointe ».
Ils dénoncent ensuite la réaction de l’exécutif départemental : « Pire, sans suivre la procédure légale, à savoir entendre toutes les parties impliquées et les témoins qui ont assisté à la scène, le Président du Conseil départemental a décidé de sanctionner huit grévistes sans aucune autre forme de procès ».
Selon la CFTC et le SNUTER FSU Mayotte, « c’est le Président du Conseil Départemental qui refuse de poursuivre le dialogue social, en ne tenant pas compte des plaintes déposées à la suite des agressions des grévistes, en ne donnant pas suite à la condition fixée la veille par les grévistes et en sanctionnant injustement des manifestants », dénoncent-ils.
« Aucun blocage » du service selon les syndicats
Les deux organisations réfutent les accusations de blocage du service public. « Contrairement aux élucubrations des uns et des autres, depuis le début de la grève, un service minimum a été assuré, aucun blocage n’a été constaté et aucune demande de rencontre n’a été formulée par le Conseil départemental depuis l’incident d’avant-hier. En tout état de cause, nous sommes pour le dialogue social dans un cadre apaisé et non dans un climat d’intimidation ».
La position du Conseil départemental
La veille, le 7 octobre, « constatant que le syndicat maintient sa position et refuse de reprendre le dialogue », le Conseil départemental avait déploré « l’entrave faite à la réquisition préfectorale du 2 octobre 2025, qui instaurait un service minimum des barges », rappelant que « le droit de grève doit s’exercer dans le respect des lois et du principe de continuité du service public ».
Il en appelait par ailleurs « à la responsabilité du syndicat afin de favoriser la reprise du dialogue et de préserver l’intérêt des usagers ».
Le Conseil départemental indiquait aussi regretter « les incidents survenus le lundi 6 octobre à l’encontre d’une directrice adjointe de la DTM, qui bénéficie, à ce titre, de la protection fonctionnelle de la collectivité ». Il précisait à ce sujet que « des mesures administratives immédiates ont été engagées à l’encontre des agents impliqués ».
Enfin, le Conseil départemental réaffirmait, « sa pleine disponibilité au dialogue avec les représentants syndicaux, afin de parvenir à une sortie de crise rapide et de rétablir la continuité du service public ».
Conseil départemental et syndicats se renvoient donc la balle ce mercredi, pour la troisième journée de grève. De son côté la population continue de subir un service minimum exigeant, aussi bien physiquement que mentalement.