Le sénateur de Mayotte, Saïd Omar Oili, n’en démord pas concernant la Stratégie quinquennale… « Je l’ai exprimé plusieurs fois, l’élaboration de ce document n’est pas conforme à une bonne démarche de concertation entre l’Etat et les élus d’un territoire profondément meurtri. En effet, ce document décline la mise en œuvre de la loi du 11 août 2025 dans le domaine de l’aménagement et du développement du territoire, après une présentation au CIOM sans les représentants de Mayotte (…). Ce n’est pas les personnes de la Mission qui sont en cause et qui sont de bonne volonté, mais la méthode arrêtée par le Gouvernement », a-t-il dit ce mercredi matin.
En effet pour lui, le résultat de cette méthode n’est pas satisfaisant et de surcroît elle produit un document volumineux de 170 pages « avec une série de fiches qui ne mettent pas en évidence les priorités. C’est un catalogue de mesures, pour certaines très éloignées de nos réalités mahoraises », estime-t-il.
Mais au-delà de la méthode, le sénateur a relevé plusieurs points qui ne le satisfont pas : le premier, c’est le flou dans la gouvernance de la reconstruction-refondation du côté de l’Etat. « Une Mission sur Paris, un Etablissement public sur Mayotte, mais sous la coupe de l’administration centrale et une équipe en préfecture ».
Une deuxième critique sur le document, notamment sur la question des financements. « J’ai relevé des incohérences entre le rapport sur les dégâts de CHIDO de la Mission inter-inspections, le tableau affiché dans la loi du 11 août 2025 et certaines données contenues dans les différents axes. Plus grave, les financements contractualisés de certaines politiques publiques sur Mayotte comme l’éducation vont être amputées des moyens déployés pour faire face aux dégâts de CHIDO ».
Aussi, Saïd Omar Oili compte rester très vigilant dans les prochaines semaines… En effet, l’article 53 de la loi du 11 août 2025 prévoit 3 mois après la promulgation de la loi que « le Gouvernement remet au Parlement un rapport recensant et évaluant les plans stratégiques applicables à Mayotte ». Affaire à suivre…