Les défaillances d’entreprises dans les Outre-mer en hausse depuis le début de l’année

L’IEDOM-IEOM viennent de publier une étude sur les défaillances d’entreprises dans les territoires ultramarins. Il en ressort que le rythme de progression des défaillances s’accélère depuis le mois de janvier.

À la fin du 1er trimestre 2025, on comptabilise 2.368 défaillances d’entreprises dans l’ensemble des outre-mer (hors Polynésie française) en cumul sur 12 mois, dont 49 à Mayotte, soit une augmentation de 44 % pour le 101e département. Après avoir ralenti durant plusieurs trimestres consécutifs, le rythme de progression des défaillances est ainsi plus soutenu (+8,9 %, après +5,2 % à fin 2024). En France entière, la croissance des défaillances poursuit sa décélération, mais demeure plus élevée (+12,2 % avec 66.656 procédures).

L’hébergement et la restauration les plus impactés, la construction stabilisée

Par secteur, l’accélération des défaillances est marquée dans l’hébergement-restauration (+32,4 %) ainsi que dans les conseils et services aux entreprises (+18,8 %). Le nombre de procédure continue également d’augmenter dans le secteur du commerce (+12,1 %), bien que cette hausse ralentisse pour le quatrième trimestre consécutif. A l’inverse, le nombre de défaillances se stabilise (+1,1 %) dans le secteur de la construction, alors qu’il représente presque 20 % du total des défaillances ultramarines.

Au sein des territoires ultramarins, les évolutions sont disparates. À La Réunion (qui concentre près de 40 % des entreprises d’Outre-mer), 1.098 procédures de redressements ou liquidations judiciaires ont été enregistrées sur les douze derniers mois, soit 15,5 % de plus qu’un an auparavant. La progression des défaillances marque néanmoins un ralentissement pour le quatrième trimestre consécutif.

L’augmentation des défaillances accélère en revanche en Guadeloupe (+29,5 %), après le ralentissement constaté fin 2024. 408 procédures sont ainsi comptabilisées, soit un niveau proche du point haut historique (411 défaillances en 2014). La hausse du nombre de défaillances est également importante en Guyane (+27,5 %) et à Mayotte (+44,1 %), mais elles restent faibles (respectivement 65 et 49 défaillances) comparativement à La Réunion

En Martinique, la croissance des défaillances est relativement plus faible. Elle s’élève à +2 % avec 465 procédures enregistrées au 1er trimestre 2025. Pour autant, il s’agit d’une dégradation par rapport au trimestre précédent lors duquel le nombre de procédures enregistrées reculait pour la première fois en trois ans (-4,9 % à 446 défaillances).

À l’inverse, il est observé un recul du nombre de défaillances en Nouvelle-Calédonie pour le troisième trimestre consécutif (-23,3 % avec 283 procédures) dans la plupart des secteurs d’activité. Cette situation qui peut paraître paradoxale dans le contexte économique calédonien très dégradé s’explique par les dispositifs d’aides mis en place en soutien à l’économie pour répondre à la crise qui a affecté le territoire en mai 2024.

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

Semaine mondiale de l’allaitement maternel du 1er au 7 août 2025 à Mayotte

Une mobilisation pour sensibiliser à l’importance de l’allaitement maternel.

Port de Longoni : une nouvelle couche avec la décision de l’Autorité de la concurrence ?

Après la résiliation de la Délégation de Service Public ordonnée dans un an par la justice, l’Autorité de la concurrence doit se prononcer "d'ici la fin de l'année" après que son rapporteur a notifié deux griefs : l’abus de position dominante, et des conditions « inéquitables » d’exercice imposées aux importateurs mahorais

Passamaïnty : aux Manguiers II, la violence s’installe, les habitants s’effondrent

Dimanche 20 juillet, des hommes armés ont forcé le mur d’un particulier, déclenchant une vague de peur dans cette résidence déjà marquée par l’insécurité.

Après Chido, le Jardin d’Imany reprend vie avec le retour des visiteurs

À Combani, le Jardin d'Imany, réputé pour sa production et sa distillation artisanale d’ylang-ylang, a rouvert ses portes aux visiteurs le 5 juillet, après avoir traversé des mois difficiles suite au cyclone Chido. Le site a fortement souffert, avec des dégâts importants sur ses plantations, ses arbres fruitiers, ses ylangs, ainsi que sur l’abri qui offrait de l’ombre aux visiteurs. Son gérant, Anwar Soumaila Moeva, compte sur la reprise des visites pour maintenir son activité, malgré une saison de récolte écourtée.