Le 28 juin 2025, en début d’après-midi, dans le secteur de Majicavo, un garçon âgé de 15 ans est interpellé par un individu sortant d’une voiture se dirigeant vers Koungou. L’homme le frappe au niveau du crâne et le force à monter dans le véhicule, où se trouvent déjà trois autres personnes. Ces dernières le menacent de mort, puis le violentent à l’aide de morceaux de bois, d’un club de golf et d’une machette. Le garçon tente de se protéger avec son avant-bras, qui se fracture sous la violence des coups. N’ayant pas d’autre issue, il se jette à l’eau et parvient à rejoindre un promontoire rocheux, grâce auquel il gagne la rive. La victime a ensuite récupéré par un bateau et prise en charge par les pompiers, une fois arrivée à la barge de Mamoudzou.
Les quatre individus interpellés et incarcérés

« Sous la direction du procureur de la République, la section de recherches de Mamoudzou a procédé aux investigations qui ont rapidement permis d’identifier et d’interpeller quatre individus, placés en garde à vue, le 2 juillet, des chefs de tentative de meurtre et séquestration d’un mineur de quinze ans », indique le procureur de la République, Guillaume Dupont, dans un communiqué de presse diffusé vendredi 4 juillet.
Devant les gendarmes, les mis en cause ont soutenu que cette opération était une vengeance contre une bande de Majicavo, à la suite d’une agression commise le 27 juin 2025, à laquelle la victime aurait participé. Présentés devant le juge d’instruction de Mamoudzou, ce vendredi 4 juillet, les quatre individus ont été mis en examen pour les mêmes infractions que celles retenues par le procureur de la République, à savoir tentative de meurtre et séquestration aggravée. Sur réquisition du procureur de la République et demande du juge d’instruction, ils ont été placés en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention.
Connus de la justice, ils risquent jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle
« Au plan des personnalités, les mis en examen étaient âgés de 23 à 31 ans. La majorité des auteurs, nés à Koungou, étaient défavorablement connus de la justice », précise le procureur. Un individu a été condamné à trois reprises, de 2018 à 2024, notamment pour violences volontaires aggravées. Il totalisait des peines fermes à hauteur de 2 ans et actuellement sous le bénéfice d’un sursis probatoire. Un autre individu a été condamné à six reprises, entre 2019 et 2023, notamment pour des faits de violation de domicile, détention de stupéfiants, menace de crime ou de délit, outrage et rébellion. Il faisait principalement l’objet d’amendes, outre un travail d’intérêt général prononcé le 28 juin 2023. Un autre individu a été condamné à une seule reprise, en 2020, pour violences volontaires à l’aide d’une arme. Il était condamné à un sursis probatoire, aujourd’hui exécuté. Le dernier individu, de nationalité étrangère, était jusqu’à présent inconnu de la justice.
« Pour cette affaire criminelle, les protagonistes encourent une peine théorique de trente ans de réclusion criminelle », relève Guillaume Dupont.
« Il convient de relever la forte réactivité de la gendarmerie nationale destinée à identifier les auteurs. Outre le fait de rappeler que les opérations tendant à se venger sont sévèrement punies par la loi, les techniques d’enquête que la loi confère aux services d’enquête ont su montrer leur efficacité mis au service du parquet et des enquêteurs ».