Des Comoriens vivant dans la grande ville de Majunga demandent la nomination d’un consul après le départ du titulaire au mois de décembre dernier. Pendant des mois, les ressortissants comoriens rencontraient des difficultés pour se faire délivrer des documents administratifs. Mais ce problème semble résolu après la nomination d’un intérimaire au mois d’avril dernier.
Toujours est-il que l’absence d’un consul complique la vie des Comoriens de Majunga. Le cri d’alarme vient surtout de la communauté estudiantine. « Pour les Comoriens de Majunga, il est inacceptable que leur consulat reste dysfonctionnel à l’approche d’une date aussi historique que le 6 juillet, anniversaire de la souveraineté nationale. Beaucoup y voient un manque de considération et une rupture de lien entre l’État et sa diaspora », s’insurge un internaute d’origine comorienne.
Une reprise timide des activités
Après des mois de protestations et de sit-in, le gouvernement comorien a fini par nommer « un intérimaire » en la personne de Djaloud Assane pour expédier les affaires courantes, selon une note signée par l’autorité compétente. « Nous avons repris la délivrance des documents administratifs, on fait tout sauf les visas, tout semble aller dans le bon sens », explique-t-il, ajoutant que « les procédures de légalisation et de certification des actes officiels ont repris depuis deux mois ».

Pour l’heure, seule la procédure d’octroi de visa reste problématique car le dossier de demande est envoyé à l’ambassade des Comores à Antananarivo alors qu’il fut un temps où le consulat assurait cette tâche avec célérité et rapidité. De nombreux Comoriens disent ne pas comprendre « le silence » des autorités comoriennes, l’ambassadeur Caambi El Yachouroutu Mohamed en particulier. « L’ambassade des Comores à Tananarive, dirigée par Caambi El Yachouroutu, garde un silence radio total sur cette situation, sans annonces ni explications officielles, malgré la gravité du problème et la symbolique de cette année 2025, marquant un demi-siècle d’indépendance nationale », dénonce le même internaute.
La deuxième diaspora comorienne à l’étranger
L’autorité en charge de l’intérim au consulat de Majunga minimise toutefois le cas de délivrance des visas, estimant que le délai de traitement reste le même comme ce fut le cas lorsque le consulat était pleinement opérationnel à Majunga. « Nous recevons les demandes de visas, nous les expédions à Tananarive, ça peut prendre du temps, mais en trois jours la personne obtient le visa », explique Djaloud Assane, précisant qu’il s’agit bien du même délai de traitement si on résidait à Majunga. « Même ici au consulat, il faut 72 heures pour avoir son visa. Aujourd’hui, avec ce même délai, on obtient le visa. Je crois qu’on ne doit pas polémiquer », ajoute l’intérimaire du consul.
Il est à noter que Madagascar concentre la deuxième grande communauté comorienne dans le monde après la France. A Majunga, on compte près d’un millier d’étudiants comoriens et plus de 6.000 résidents binationaux. Un projet de recensement de la population comorienne vivant dans la Grande Ile avait été annoncé en 2023 mais le projet n’a pas encore été engagé. La nomination d’un consul obéit à une procédure parfois complexe et longue puisque la proposition doit être entérinée en Conseil des ministres à Moroni, l’aval des autorités malgaches avant la phase d’accréditation officielle.
A.S.Kemba, Moroni