Échos de Mayotte à Marseille : la création comme ancrage après la tempête

En résidence à la Friche la Belle de Mai, dix étudiants de l’université de Mayotte participent à une expérience artistique et solidaire, entre mémoire, performance et résilience.

À l’initiative de Sisygambis, et pour la cinquième année consécutive, dix étudiants de l’université de Mayotte sont accueillis à Marseille pour une résidence exceptionnelle mêlant création artistique et échange culturel. Cette édition 2025 s’inscrit dans un contexte particulier : les conséquences du cyclone Chido, qui a durement frappé l’île, résonnent dans les ateliers comme une blessure sourde que l’art tente de sublimer.

Une cinquième édition marquée par la reconstruction et le dialogue artistique

Encadrés par Carolina Pecheny, comédienne formée au Théâtre du Soleil, les étudiants suivent un stage intensif de réalisation théâtrale, dont le fruit sera présenté au public le 15 juin prochain à 18h dans le studio de Marseille Objectif Danse, sous le titre « Mirages, les bruits qu’on a vécus ».

Au fil de leur séjour, les étudiants participeront à une série d’ateliers mêlant danse, vidéo, théâtre, poésie et musique, aux côtés de figures artistiques de la Friche : Christine Coulange et Hervé Rico pour Sisygambis, Josette Pisani, Corinne Pontana et François Bouteau pour Marseille objectif Danse, Catherine Germain pour la Compagnie L’Entreprise, Colette Tron pour Alphabetville, ainsi que Marie-Josée Ordener et Yas du restaurant Les Grandes Tables.

Une résidence solidaire, entre art et parole partagée

Point d’orgue de cette résidence, la cinquième Brigade de Mayotte prendra place le 22 juin à 19h sur le toit-terrasse de la Friche, sous la forme d’un dîner solidaire intitulé « Voulé au Vent« . Organisée par Les Grandes Tables et Marseille objectif Danse, cette soirée proposera une performance chorégraphique et un repas inspiré des saveurs mahoraises. Les recettes contribueront au soutien d’initiatives culturelles et sociales liées à Mayotte.

Tout au long du mois de juin, les étudiants partageront également leur vécu dans des temps de parole organisés avec Jean-Louis Rose, vice-président de l’université de Mayotte et responsable du Service Universitaire d’Action Culturelle. Plusieurs événements ouverts au public viendront ponctuer la résidence : une exposition photographique de Christine Coulange (Vers d’autres ailleurs), des projections documentaires (Sur les Routes de Mayotte), et une lecture-performance poétique proposée par Alphabetville (La Couleur des Mots).

De Mayotte à Marseille, cette rencontre témoigne d’un besoin fondamental : dire, créer, et se relever ensemble dans un monde secoué par les crises. Une alliance entre insularité et métropole, portée par la puissance discrète des arts vivants.

Mathilde Hangard

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