Comores : Six mois d’activités pour célébrer les 50 ans de l’indépendance

Deux comités en charge de l’organisation du cinquantenaire de l’indépendance ont été mis en place. Une course de pirogues a ouvert le bal des festivités, il y a quelques jours, en présence du président Azali Assoumani. En tout, une quarantaine d’activités sont programmées de juin à novembre, le 12 novembre, date à laquelle l’archipel devient membre des Nations Unies.

Les autorités comoriennes ont décidé d’immortaliser le cinquantenaire de l’indépendance (1975-2025) à travers une série d’activités sur l’ensemble des îles : course de pirogues, activités culturelles, festivités populaires, tournois sportifs, concours de chansons traditionnelles, de danses folkloriques et de lecture coranique, conférences-débat à l’Université des Comores sur l’histoire et le bilan de l’indépendance.

Les tops et les flops de l’indépendance de l’archipel

Le chef de l’Etat, Azali Assoumani, parle d’un moment crucial d’introspection pour interroger le passé et tracer l’avenir. « Ce sera une étape importante pour évaluer les progrès enregistrés par notre pays et réfléchir la nouvelle trajectoire à imaginer pour les générations présentes et futures. J’invite tout le monde à y prendre part : historiens, chercheurs, universitaires, cadres, jeunes, étudiants, hommes politiques, notables, religieux, hauts dignitaires et tous les représentants de la société civile », a-t-il déclaré.

Un premier comité de haut niveau est dirigé par le secrétaire général du Gouvernement, Nour El Fath est chargé de la réflexion du cinquantenaire, composé des ministres et des personnalités politiques de premier plan. Un deuxième comité dirigé par l’ancien porte-parole du Gouvernement, Houmed M’saidié, s’occupe des aspects techniques et organisationnels du cinquantenaire. De nombreux sous-comités ont été mis en place pour coordonner les activités qui ont déjà commencé par une course de pirogues. Une journée de l’Afrique est prévue dans la semaine du 31 mai au 6 juin.

Il n’y a pas, à ce jour, un document-bilan sur le cinquantenaire qui servirait d’analyse sur les tops et les flops de l’indépendance de l’archipel. La dernière étude réalisée date de 2018. Elle a été faite à l’occasion des Assises nationales. A la lecture du document, le pays semble être conscient du retard qu’il a pris en matière de développement socio-économique. De nombreux secteurs restent toujours exsangues même si bien d’autres domaines ont connu un bond relatif ces 20 dernières années.

Un bilan complet de l’indépendance en novembre

Le pays a connu environ une dizaine de coups d’Etat ou de tentatives de coups d’Etat, 9 constitutions, et 8 chefs d’Etat dont deux assassinés en plein exercice, un autre qui a été déporté à la suite d’un coup d’Etat et un troisième décédé dans de conditions mystérieuses. On notera également, une rébellion armée en 1992, une crise séparatiste en 1997, deux débarquements militaires respectivement en 1998 et en 2008, des conflits de compétences entre 2003 et 2005. L’instabilité politique et institutionnelle est citée par les experts et les cadres comoriens comme étant la principale cause du sous-développement et de la marche à reculons du pays.

Même si d’autres facteurs comme la corruption, la mauvaise gouvernance, les faiblesses des institutions, les contre-performances de l’administration publique et la fuite des cerveaux sont considérés aussi comme des freins au développement du pays. Classées à la 156eme place de l’IDH (indice du développement humain) sur 180 pays, les Comores dépendent toujours aujourd’hui en grande partie de l’aide internationale avec un ratio qui diminue grâce aux flux financiers de la diaspora installée en France. Un bilan complet de l’indépendance du pays est attendu au mois de novembre prochain.

A.S.Kemba, Moroni

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