Une controverse a éclaté à Mayotte après l’annonce par le MEDEF national d’une nomination à la présidence d’AL’MA, acteur du logement social sur l’île. La CGT de Mayotte dénonce une décision prise sans consultations des instances territoriales, dans un contexte de fortes tensions sociales et de crise du logement.
Une décision jugée « arbitraire » par la CGT
La future présidence d’AL’MA, l’antenne mahoraise d’Action Logement, cristallise les tensions à Mayotte. Au cœur des préoccupations : la possible nomination d’un dirigeant extérieur à l’île, dans un contexte marqué par une crise sociale profonde et un besoin urgent de reconstruction. Alors que les élections pour la présidence d’Action Logement Mayotte sont attendues en juin 2025, un nom circule avec insistance : celui d’Éric Wuillai, fondateur de CBO Territoria, l’une des principales entreprises immobilières de La Réunion. Si sa nomination n’a pas été officiellement confirmée, elle suscite déjà une vive opposition. La CGT Mayotte a exprimé son désaccord, dénonçant une décision « imposée depuis Paris« , prise « sans concertation avec les représentants locaux ». Le syndicat critique une approche jugée « autoritaire » et « opaque », appelant à un processus plus démocratique, ancré dans les réalités du territoire.
Une demande de gouvernance locale
Le syndicat formule trois exigences : l’annulation de la nomination actuelle, la mise en place d’un processus décisionnel concerté, et une gouvernance davantage ancrée localement. Selon la CGT, seul un modèle participatif et transparent, permettrait de restaurer la confiance dans la gestion du logement social à Mayotte. À ce stade, ni le MEDEF national ni Action Logement n’ont encore réagi publiquement aux critiques exprimées.
Mathilde Hangard