Cela faisait cinq mois, jour pour jour, que Mayotte n’avait pas accueilli sur son lagon un bateau de croisière. Ce lundi 12 mai, le MS Nautica de la compagnie maritime américaine Oceania Cruise, ses 600 croisiéristes et 200 membres du personnel ont fait escale le temps d’une journée dans les eaux mahoraises. Arrivés aux alentours de 8h du matin, les touristes ont pu mettre pied à terre grâce au ponton d’urgence fraichement installé à Mamoudzou, il y a moins d’une semaine.
« Montrer que nous faisons le nécessaire »

Accueillis par le rythme des mbiwis et par les professionnels du tourisme sous les chapiteaux installés aux abords du marché couvert, certains ont déambulé quelques heures dans les rues de Mamoudzou, d’autres, près de 120, sont partis visiter l’île dans un circuit en bus ou bien sur le lagon avec les prestataires. « On voulait voir de nos yeux comment Mayotte était après le cyclone », remarque Caroline, venues avec son mari Nick, de Philadelphie, une ville de la côte Est des Etats-Unis. « On a marché dans la ville, c’est assez pauvre mais en même temps cela fait que 5 mois que la reconstruction a débuté », ajoute la septuagénaire, avant de poser pour la photo devant le lagon. Après Madagascar et Mayotte le bateau prendra la direction du Mozambique et la croisière se conclura en Afrique du Sud.

« Il est vraiment très important pour le secteur du tourisme à Mayotte d’envoyer un message fort aux compagnies de croisières et à la clientèle internationale pour leur montrer que nous faisons le nécessaire pour relancer l’activité touristique après Chido », confie Michel Madi, directeur général de l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte (AADTM). « On devait accueillir 6 bateaux de croisière sur la saison 2024-2025 entre début décembre et fin mai. Suite à Chido le ponton des croisiéristes a été détruit et on a été contraint d’annuler trois bateaux de décembre, janvier et février. Il était essentiel pour nous d’assurer l’accueil de ces deux derniers bateaux », poursuit Michel Madi. « Un travail important a été fait avec le Conseil départemental et le service de l’Etat pour mettre en place ce ponton d’urgence ».
Les locaux de l’office de tourisme en réparation

« Du côté des activités, nous avons orienté les touristes vers des sites qui ont été épargnés par Chido ou qui sont en mesure de les accueillir, comme la plage de N’Gouja, le pôle d’excellence rurale de Coconi, le lac de Karihani, le lac Dziani ou encore le parc Mahabou », précise le directeur de l’AADTM qui travail toujours dans des conditions difficiles après Chido. Le bâtiment, fortement endommagé par Chido n’a toujours pas d’électricité dans toutes les pièces et des bâches parsèment toujours le plafond des locaux. « On a connu de nombreux dégâts et surtout les locaux ont été réquisitionnés pour héberger les secours après le cyclone« , remarque Michel Madi. « Les entreprises commencent seulement a sécuriser les locaux pour qu’on puisse réintégrer les locaux. On travail en mode dégradé et cela souligne nos efforts, notre résilience et notre volonté d’assurer cet accueil aujourd’hui ».

Le dernier bateau de croisière de la saison arrivera le 26 mai prochain, après son départ le ponton d’urgence sera remplacé par un ponton temporaire plus grand qui sera situé au niveau de la croisette. Il sera lui-même substitué à une installation durable lorsque les travaux du port de plaisance seront lancés.
Victor Diwisch