Hospitalisé pour une pneumonie le 14 février à Rome, le pape François avait fait une apparition ce dimanche place Saint-Pierre à l’occasion de la messe de Pâques. Il apparaissait très fatigué. Il est décédé ce lundi de Pâques à 88 ans.
Le pape François était en fonction depuis mars 2013 après la démission de son prédécesseur, Benoît XVI.
Nous avions eu la chance d’assister à son déplacement en septembre 2019 à Madagascar. Déclenchant une ferveur populaire de près d’un million de personnes qui assistait à la messe au Coliseum de Soamandrakizay, à Tananarive

Il y avait prononcé un discours critiquant l’individualisme qui porte à exclure les autres de son cercle familial, en le transposant au mode de fonctionnement des dirigeants de ce monde, qui « entretiennent la culture du privilège », n’écoutent plus Dieu, « de qui ils ont reçu des dons », et excluent les pauvres qui n’ont pas droit à la parole, avait fustigé le Saint Père. « Scandaloso ! », avait-il qualifié l’absence de partage des ressources aux mains d’une minorité et au détriment des peuples. Ainsi que l’aliénation d’États faibles par les pays les plus favorisés.
Accusant également des « formes endémiques de corruption et de spéculation », qu’il estimait être à la racine de nombreux maux.
« Le Saint Père ne voulait pas des murs, mais des ponts »
La délégation mahoraise était alors menée par le père Bienvenu Kasongo, qui officie toujours comme curé de l’église Notre-Dame de Fatima à Mayotte et vicaire Général du Vicariat Apostolique de l’Archipel des Comores.

Et qui salue la mémoire de ce pape à l’écoute de tous : « L’Église Catholique vient de perdre un grand Homme de notre siècle. Il a répondu aux différents défis de notre monde, sans peur ni aucune intimidation. Il a prôné la justice et la promotion de la personne. Il a toujours été au service des plus petits, des pauvres et des marginaux. Il a été traité d’un pape de la périphérie, à cause de son action en faveur des exclus de la société. » Le prêtre rappelle la raison du choix du nom de François, en référence à Saint François d’Assise, « qui a œuvré pour la cause des pauvres et a apporté une grande révolution au sein de l’Église (…) Sa révolution était de l’intérieur de l’Église, à la différence de Martin Luther (1483-1546) qui s’est éloigné de l’Église. »
Le père Bienvenu souligne sa ligne directrice : « Le Saint Père ne voulait pas des murs, mais des ponts pour permettre aux hommes, femmes et enfants de se rencontrer, de s’accepter, de coopérer et de vivre ensemble. »
Tout en évoquant « Sa mort en ce jour de la Résurrection du Christ, couronne sa mission sur cette terre et lui ouvre les portes du Paradis aux côtés de CELUI qu’il a servi et a consacré sa vie », il présente « les sincères condoléances à tous les chrétiens Catholiques du monde entier et en l’occurrence à ceux de Mayotte. Que Dieu accueille son serviteur, le Pape François, dans son Royaume ! »
La messe du vendredi 25 avril 2025 sera célébrée en hommage du Saint Père à 17 heures dans la paroisse Notre-Dame de Fatima, à Mamoudzou.
Anne Perzo-Lafond