« C’est un soulagement », confie Oiladi Madi Adil, 27 ans, depuis le balcon de son nouvel appartement, boulevard Marcel Henry à Mamoudzou, dans la toute nouvelle résidence « Vili Vili Manga » de la SIM.

« J’ai entamé une demande de logement social le 4 mars 2024, et la semaine dernière j’ai reçu un appel pour me dire de récupérer les clés. C’est un parcours du combattant pour se loger mais désormais c’est fait, je peux avoir mon cadre d’autonomie et être indépendant », ajoute-t-il, tandis que les travaux continuent dans le reste de la résidence, qui doit entièrement être livrée cette année. « Je pense que je vais m’y plaire, il y a un balcon, un espace aéré, c’est tout ce que je voulais ».
La Société immobilière de Mayotte (SIM), a inauguré ce lundi 14 avril, en présence des élus de la Ville de Mamoudzou, du Conseil départemental et de la présidente de CDC Habitat, l’actionnaire principal de la société, deux résidences comportant 155 appartements, prénommées « Les Terrasses » (95 logements) et « Vili Vili Manga » (60).
La première, d’une valeur de dix-neuf millions d’euros, est principalement constituée de logements sociaux, voire « très sociaux », et les premiers habitants se sont déjà installés. La seconde, qui a coûté dix-huit millions d’euros, comporte également des logements sociaux mais aussi des logements intermédiaires et libres, afin de répondre aux différentes demandes. À cela, s’ajoutent près de 1.000 mètres carrés de surface commerciale au rez-de-chaussée, et une école privée, qui a déjà ouvert ses portes.
5.000 nouveaux logements d’ici 2030

Deux projets qui s’inscrivent dans l’objectif de la SIM de proposer, chaque année, 500 nouveaux logements sur le territoire et d’en mettre 600 autres en chantier. Un rythme important que les acteurs espèrent pouvoir maintenir après avoir pris du retard suite au passage de Chido, qui a d’autant plus aggravé la crise du logement.
« Le cyclone nous a montré qu’il y avait beaucoup de choses à faire, qu’il y a des opportunités », a relevé Ahmed Ali Mondroha, directeur général de la SIM, « d’ici 2030 le but est de produire 5.000 logements, l’ambition n’a pas changé ». Un objectif ambitieux soutenu par les élus et notamment par le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, qui compte bien continuer à développer la commune, notamment vers le Sud et qui s’est aligné avec l’objectif de la SIM avec son projet « Mamoudzou 2030 ».
« C’est deux programmes sont une avancée majeure contre la crise du logement et ils correspondent à notre volonté d’équilibrer le territoire de Mamoudzou. Quand on lève les yeux, et qu’on observe derrière on peut voir le contraste », remarque le maire, en faisant référence aux différences entre les bâtiments flambant neufs des résidences et les cases en tôles visibles depuis le quartier de Cavani.

« Aujourd’hui on développe Kawéni, demain nous espérons être dans les hauteurs de Cavani et de Mtsapéré. Mamoudzou 2030 va permettre de régler tout cela ».
« Il faut aussi que les projets s’accentuent du côté de Bandrélé, Ouangani, Koungou et Petite-Terre. On aimerait voir des logements un peu partout à Mayotte », a souligné Madi Moussa Velou, représentant du Conseil départemental à l’inauguration. « On a des opérations à travers Mayotte, des périphéries urbaines jusqu’à Kani-Kéli, notre ambition est de mailler le territoire », s’est défendu Ahmed Ali Mondroha.
Début des travaux suite à Chido
En plus des projets de constructions, la SIM doit également s’atteler à la reconstruction de près de 1.500 logements endommagés par le cyclone, certains habitants n’ont toujours pas retrouvé leurs habitations.

« Il a fallu établir des diagnostics, faire venir des bâches par bateaux, discuter avec les assureurs… mais désormais les travaux commencent sur environ 500 logements », note Ahmed Ali Mondroh. « Cela peut paraître long est on comprend, mais on fait le maximum ». Au total, la SIM doit débourser dix millions d’euros pour les réparations.
Après les inaugurations, deux nouveaux habitants de la résidence « Vili Vili Manga« , se sont vus remettre les clés de leurs logements par les élus. « Dévoiler ces résidences est un message d’espoir », observe la présidente de CDC Habitat. « Cela montre que l’on continue de produire des logements, que ce soit pour répondre aux besoins de l’urgence en logeant des sinistrés du cyclone, mais aussi pour s’inscrire dans l’avenir de Mayotte avec des projets durables ».
Victor Diwisch