Le Sdis de Mayotte veut se préparer aux différents risques et défis à venir

Le Service Départemental d'Incendie et de Secours de Mayotte (Sdis 976) a organisé ce mercredi son premier séminaire au sein de l’hémicycle Bamana. Il s’agissait d’une part de fêter les 10 ans du Sdis mais aussi de présenter son fonctionnement, ses projets et les enjeux stratégiques.

Le séminaire intervient dans un contexte particulier suite au cyclone Chido en décembre 2024 et à la tempête Dikeledi de janvier dernier qui ont dévasté l’île. Ces événements ont mis en lumière les vulnérabilités de certaines infrastructures concernant les défis liés aux risques climatiques. Aussi l’objectif de ce séminaire était avant tout « d’analyser les enjeux pour faire face aux nouveaux défis et apporter des réponses opérationnelles, notamment en ce qui concerne les risques naturels et météorologiques. Car les récentes crises climatiques, notamment Chido et Dikeledi ont mis en lumière l’importance d’une meilleure communication et coordination entre les acteurs du territoire », nous a expliqué le commandant Indaroussi Saïd, chef du groupement formation au sein du Sdis de Mayotte.

Un état des lieux de la situation sur notre territoire

Le commandant Indaroussi Saïd, chef du groupement formation au sein du Sdis de Mayotte

Depuis 2017, Mayotte connait une situation de crises multiples avec plusieurs catastrophes naturelles et humaines à gérer (2018 : séismes ; 2019 : tempête ; 2020 à 2022 : COVID ; 2023 – 2024 : opérations de lutte contre l’afflux migratoire avec les opérations « Wambushu » et « Mayotte Place nette », mais également ces années-là une crise hydrique…). Il faut malheureusement ajouter à cela, depuis décembre 2023, l’absence de SAMU et une désertification médicale qui s’intensifie. Enfin en 2024, l’épidémie de Choléra, Chido et Dikeledi. « Le passage du cyclone Chido a ainsi eu pour conséquences une augmentation significative des interventions et une pression accrue sur les ressources humaines et matérielles, imposant ainsi une réflexion approfondie pour définir les enjeux budgétaires permettant de renforcer la préparation aux crises, tout en modernisant le service public », notent les responsables du Sdis de Mayotte.

Augmenter les moyens du Sdis pour faire face aux défis à venir

Les préconisations du schéma départemental d’analyse et de couverture des risques (SDACR)

Durant la matinée, plusieurs intervenants se sont succédé afin de présenter leur domaine d’activité que ce soit les RH, le juridique, l’opérationnel, la technique, ou encore la formation car Mayotte est un département confronté à des défis majeurs avec des pressions écologiques, sociales, sociétales et économiques (urbanisation anarchique et forte croissance démographique, une population très jeune, un taux de chômage élevé, un changement climatique qui aggrave les risques de crise hydrique et les phénomènes climatiques extrêmes…).

Ainsi, le schéma départemental d’analyse et de couverture des risques (SDACR), voté en 2019, est aujourd’hui inadapté face à la démographie galopante, la forte immigration clandestine, la pandémie et le choléra, ou encore la crise de l’eau et les aléas climatiques. Parmi les nouvelles préconisations du SDACR évoquées durant ce séminaire, il s’agirait notamment d’acquérir un véhicule dédié à la lutte des feux de navire, un bateau polyvalent de lutte contre les incendies de navire et la pollution marine.

Il faut en moyenne 45 minutes aux pompiers pour intervenir contre à peine 15 minutes en métropole

Mais aussi renouveler une grande partie de la flotte de véhicules dont beaucoup sont vieillissants et vétustes comme l’a indiqué le chef du département Équipement du Sdis. Il faudrait également accroître le nombre de casernes afin d’améliorer la couverture opérationnelle avec un temps moyen de présentation sur les lieux du premier engin de 15 minutes et non de 45 minutes comme c’est le cas actuellement.

Il a aussi été question de former des équipes de première intervention à l’école régionale de Mayotte et développer la formation des agents, des élus et des citoyens aux gestes de premier secours. Déployer l’application SAUV’ life, outil de citoyenneté innovant permettant aux citoyens de déclencher les alertes urgentes. Enfin et surtout, moderniser les secours et les soins d’urgence aux personnes et recruter davantage de pompiers professionnels et de pompiers volontaires…bref les défis sont nombreux !

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

More like this
Related

Où était le bilan migratoire pendant les débats sur le projet de loi de refondation de Mayotte ?

"La représentation nationale a été privée d’informations essentielles", regrette le sénateur Saïd Omar Oili, alors que les débats sur la refondation de Mayotte viennent de s’achever à l’Assemblée nationale.

« A Mayotte les charges patronales sont les plus élevées de l’ensemble des DROM » déplore Salama Ramia

Alors que la loi de programmation pour la refondation de Mayotte doit être votée solennellement à l’Assemblée nationale ce mardi 1er juillet, la sénatrice Salama Ramia remue ciel et terre pour que la Loi pour l'Ouverture et le Développement Économique de l'Outre-Mer (LODEOM) puisse enfin s’appliquer à Mayotte au 1er janvier 2026.

Le bassin nautique de Bandrélé opérationnel en septembre prochain

Le nouveau bassin nautique de Bandrélé à Musical plage doit être opérationnel dans deux mois. Si la structure flottante, comportant 8 couloirs de nage, est déjà installée, il reste à construire les infrastructures terrestres pour exploiter le site. Ce dernier sera principalement dédié aux activités scolaires, mais proposera aussi un espace de baignade surveillée.

Madagascar : Des Comoriens de Majunga réclament la nomination d’un consul

Le poste de consul est vacant depuis plus de six mois, rendant difficile la procédure de délivrance du visa. Mais l’autorité qui assure l’intérim sur place minimise les soucis posés par les Comoriens vivant dans la deuxième grande ville de Madagascar, estimant que le visa est toujours délivré « dans les 72 heures », soit le même délai de traitement à Majunga.