La (re)construction post-Chido, une chance pour les jeunes chômeurs

Comment intégrer les jeunes dans le processus de (re)construction de l’île ? La présidente de la Mission locale, Farianti Mdallah, sollicite le ministre des Outre-mer afin que des mesures facilitatrices puissent être prises dans la loi programme « Mayotte debout ». Elle est appuyée en cela par le ministre délégué à la Francophonie, Thani Mohamed Soilihi, originaire de l'île.

En dehors de la destruction d’infrastructures essentielles au territoire par Chido, de nombreuses zones côtières et la forêt ont connu le même sort. L’écriture de la loi programme est dès lors « une opportunité historique de reconstruire notre territoire sur des bases solides et résilientes », en intégrant pleinement les jeunes à la dynamique, plaide la présidente de la Mission locale dans un courrier adressé le 30 janvier à Manuel Valls.

La Mission Locale de Mayotte compte plus de 13.000 jeunes inscrits, confrontés pour la plupart à des difficultés sociales et professionnelles majeures, « notamment un taux de chômage des jeunes de 42 % et un faible accès à la formation qualifiante, ce qui limite fortement leurs perspectives d’insertion durable sur le marché du travail ». En outre, le territoire recense aujourd’hui 26.000 jeunes NEET (ni en emploi, ni en études, ni en formation) en attente d’un accompagnement structurant pour intégrer la société et le marché du travail. « Ces jeunes représentent une ressource inestimable pour la reconstruction du territoire, à condition que des dispositifs adaptés soient mis en place ».

Farianti Mdallah invite à faciliter le recrutement des jeunes dans les entreprises mobilisées par le biais d’aides financières et/ ou d’allègements de charges sociales pour inciter les entreprises à embaucher des jeunes, à exiger et garantir un pourcentage minimal de jeunes recrutés par le biais des clauses d’insertion pour les entreprises retenues dans les travaux de reconstruction de Mayotte.

Mais aussi à renforcer les dispositifs existants, comme l’alignement du montant des allocations du PACEA et du CEJ au niveau des autres départements « afin de mieux répondre aux besoins des jeunes et de prendre en compte les difficultés spécifiques post-cycloniques », ou d’élargir par décret le Fonds d’Aide aux Jeunes (FAJ) à Mayotte pour garantir un soutien direct aux jeunes les plus vulnérables.

Enfin, elle espère un soutien de la Mission Locale de Mayotte dans le développement des mesures spécifiques adaptées aux défis post-cycloniques ou en renforçant l’accompagnement psycho-social et les parcours de formation professionnalisants.

Une Mission locale qui demande à être l’interlocuteur privilégié dans l’élaboration des futurs textes législatifs spécifiques à Mayotte sur la thématique jeunesse, « ce qui permettrait de renforcer son rôle dans la mise en œuvre des politiques publiques locales, de disposer de ressources adaptées pour mieux accompagner les jeunes, et de garantir une prise en charge efficace de leur insertion professionnelle et sociale. »

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