Cyclone Garance : Quand les vents soufflent, mais que l’État ne les entend pas 

Le Gouvernement annonce l'arrêté de catastrophe naturelle pour La Réunion après le passage du cyclone Garance, mais l'absence de reconnaissance des « vents cycloniques » fait polémique.

La publication, mercredi 12 mars, au Journal officiel de l’arrêté de catastrophe naturelle pour les vingt-quatre communes de La Réunion, marque un premier pas dans l’indemnisation des victimes du cyclone Garance. Toutefois, une ombre persiste : l’absence de reconnaissance des « vents cycloniques » pour la quasi-totalité des communes de l’île, à l’exception des communes de Sainte-Marie et Sainte-Rose. Cette omission a provoqué une vive réaction des élus locaux, qui dénoncent une injustice pour les territoires les plus durement touchés.

Une reconnaissance jugée insuffisante

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Les rafales de vent ont fait tomber des arbres, notamment au Nord et dans l’Est de l’île

L’arrêté, qui prend en compte les premiers éléments fournis par Météo France, inclut la majorité des communes réunionnaises pour des dégâts liés aux inondations et aux coulées de boue. Mais de nombreuses collectivités, notamment dans l’Est et le Nord, pourtant particulièrement touchées par Garance, lors du passage de l’œil du cyclone, n’ont pas été reconnues pour les dommages causés par les vents cycloniques. Or, certains territoires, particulièrement dans l’Est, ont subi des rafales dépassant les 200 km/h, comme le rappelle Météo France. Face à cette décision, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a exprimé son mécontentement. Bien qu’il se réjouisse de la publication rapide de l’arrêté pour permettre le démarrage des indemnisations, le ministre d’Etat considère que le périmètre de reconnaissance ne reflète pas la réalité des destructions subies. Il a ainsi demandé une saisine complémentaire de la commission pour réévaluer la situation et prendre en compte la violence des vents.

L’indignation des élus locaux

L’Association des maires de La Réunion (AMDR), dirigée par Serge Hoareau, a exprimé son mécontentement et annoncé qu’il enverrait prochainement un courrier aux ministres concernés. « Comment peut-on justifier une telle iniquité ? » se désole-t-il. Pour le président de l’AMDR, l’absence de cette reconnaissance met en difficulté les sinistrés, notamment dans l’Est de l’île, où les vents ont atteint des intensités exceptionnelles, et empêche des milliers de familles touchées de bénéficier d’indemnisations adéquates.

Les conséquences pour les assurés

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Carte des vents du cyclone Garance (source : Météo-France)

Cette situation soulève une question cruciale pour les assurés réunionnais. L’absence de reconnaissance des « vents cycloniques » dans l’arrêté de catastrophe naturelle pour La Réunion complique les procédures d’indemnisation. Bien que les dégâts causés par Garance soient couverts par la garantie tempête, les franchises et exclusions varient selon les contrats. Le président du comité des assureurs, James Huet, précise que certains biens, couverts sous la garantie « catastrophe naturelle », pourraient ne pas l’être sous la garantie tempête, obligeant les assurés à se tourner vers leurs contrats individuels pour connaître les modalités de prise en charge. Cependant, l’absence de reconnaissance des vents cycloniques n’annule pas leur droit à une indemnisation, bien que la procédure risque d’être plus complexe.

Face à la frustration générale, notamment des élus locaux, et après les déclarations du ministre des Outre-mer, une réévaluation de l’arrêté pourrait être réalisée, afin de garantir une réponse adaptée à l’ampleur des dégâts, en particulier dans les zones où les vents ont été les plus violents.

Mathilde Hangard

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