Arrivé vendredi sur notre territoire, Hervé Mariton n’a pas chômé durant les 4 jours qu’il a passé à Mayotte. « C’est une visite comme on en fait régulièrement afin de rencontrer les adhérents mais aussi faire un point sur les dossiers… J’ai ainsi rencontré de nombreux organismes et institutions (Medef, CCI, CPME, UMIH, AIM, AVM, DEETS, SGAR, RSMA, CAUE, SIM, EDM, CSSM…). J’aurais dû venir en début d’année dernière mais avec le mouvement social et l’insécurité j’ai dû reporter mon déplacement à Mayotte », nous a-t-il confié. Cette visite sur notre île, juste après Chido, revêt un caractère particulier pour le président de la FEDOM. « Au-delà de mes rencontres avec les adhérents, je suis venu pour apporter un message de sympathie et de soutien après le passage du cyclone ».
Des négociations avec Bercy pour aider les entreprises mahoraises

Hervé Mariton ne cache pas avoir participé à plusieurs cellules de crise et négocié avec le ministère de l’Économie ou encore avec des parlementaires pour permettre à l’Économie et aux entreprises mahoraises de respirer et de sortir la tête de l’eau. « Durant les mois de décembre et janvier nous avons porté la discussion auprès de Bercy mais aussi de parlementaires dans le cadre de la loi d’urgence. Ainsi, afin d’accompagner les entreprises pour qu’elles puissent continuer de fonctionner nous avons sollicité des mesures comme le fonds de solidarité, les aides au chômage partiel, la suspension des cotisations sociales… Maintenant nous entrons dans la deuxième phase qui est la loi programme et le rebond économique ». En effet, ce déplacement avait aussi pour but de rencontrer les différents acteurs du territoire pour faire le point. Hervé Mariton assure avoir « entendu un certain nombre de sujets », tout en reconnaissant que « la situation est différente d’un secteur d’activité à l’autre » et que pour lui « la page n’est pas encore tournée ».
Convergence sociale et assurances pour les entreprises au cœur des discussions de la loi programme
Le président de la FEDOM compte dans un premier temps consolider les mesures de court terme comme le fonds de solidarité « qu’il faut amplifier car insuffisant », le chômage partiel, ou encore la suspension, « voire l’exonération des charges sociales ». Dans un deuxième temps, il va travailler sur les sujets que sont les assurances pour les entreprises « qui est un problème très important en Outre-mer », ainsi que sur la loi programme et la convergence sociale.

Hervé Mariton considère ainsi comme « une nécessité absolue d’articuler la zone franche globale et la convergence sociale dans le cadre du plan Mayotte debout. C’est important, complexe, et attendu, explique-t-il. Mais il convient de ne pas fragiliser pour autant la santé des entreprises ». Par ailleurs concernant le sujet des assurances, qui est un enjeu important pas seulement pour Mayotte mais pour l’ensemble des Outre-mer, le président de la FEDOM constate qu’« à Mayotte, pour les entreprises, on a un problème massif concernant les assurances… c’est aussi valable pour les autres territoires ultramarins. Mais à Mayotte c’est un lourd problème car beaucoup d’entreprises ne sont pas assurées, et Chido a compliqué les choses… ».
L’ancien ministre des Outre-mer compte ainsi faire pression pour que les entreprises qui étaient assurées soit indemnisées, notamment concernant les parties « investissement et perte d’exploitation », et de concéder que « c’est complexe et lent ». De plus, il nous a fait part du fait qu’il y a des risques pour l’avenir… « Les entreprises vont devoir s’assurer alors que les assurances vont durcir les conditions, voire ne voudront plus les assurer…Il faudra sans doute une intervention de l’État pour une réassurance des assurances, comme en Nouvelle-Calédonie… ». Enfin concernant la loi programme, Hervé Mariton compte peser pour qu’elle soit « rapide et réponde au mieux aux enjeux du territoire mahorais ».
B.J.