Entre l’école maternelle et élémentaire Koropa 3 et le plateau sportif de Majicavo Koropa, en plein centre de la commune, les déchets s’entassent les uns sur les autres, et obstruent le passage des piétons. Ce lundi 10 mars, des chèvres mais aussi des jeunes enfants marchent directement sur les ordures, tandis que des passants viennent y jeter leurs poubelles sans gêne. Les pluies des derniers jours ont créé des flaques d’eau insalubres qui parcourent la chaussée et qui se mélangent à la boue.
Après le cyclone, le plateau sportif de la commune qui servait aussi de lieu de rassemblements festifs a été endommagé et un pan entier d’un mur s’est écroulé. Le vide a vite été comblé par la décharge sauvage qui semble encore augmenter.

Une situation habituelle depuis de nombreuses années, comme en témoignent les regards désintéressés des habitants qui vivent au milieu des odeurs des détritus. Et si des actions ponctuelles de collectes sont menées par le syndicat intercommunal d’élimination et de traitement des déchets (SIDEVAM), chargé du ramassage des ordures à Koungou, les déchets reviennent toujours.
Des conditions pas réunies pour une collecte régulière, selon le SIDEVAM
Située sur les hauteurs, au carrefour des différents quartiers, marquant la jonction entre le nord et le sud de la ville, la place est traversée chaque jour par de nombreux passants. Mais c’est aussi un endroit très enclavé, et difficilement accessible pour les véhicules et notamment les camions du SIDEVAM. Un argument utilisé par Chanoor Cassam, directeur général des services du SIDEVAM, qui explique en partie les raisons de « l’absence d’une solution durable de collecte de déchets en ce lieu ».

« Pour arriver à collecter sur ce point il nous faut avoir certaines conditions qui ne sont malheureusement pas réunies. L’accès de nos camions n’est pas garanti en raison des stationnements gênants dans le quartier. Nous avons demandé la présence régulière de la police municipale sur les lieux à des heures proches de nos circuits de collecte. Nous avions eu un accord mais depuis celui-ci n’a jamais été suivi d’effet », déplore Chanoor Cassam.
Il demande également à la mairie de Koungou, de mettre en place des bacs collectifs, même s’ils sont régulièrement incendiés, « il faudrait aussi inciter les habitants à trier un minimum les déchets déposés par la mise en place de campagnes de sensibilisation. Il y a des encombrants mélangés à des sacs poubelles ce qui empêchent le déploiement de moyens adaptés ».

L’exposition des enfants à des risques sanitaires
Le directeur reconnaît également que la situation, proche d’une école, pose « un réel problème d’insalubrité avec notamment l’exposition des enfants à des risques sanitaires ». « Il faudrait que la commune revoit l’organisation de ce quartier en nous proposant d’autres points, mais tant que les conditions ne sont pas réunies il sera impossible d’avoir un travail régulier qui supprimerait cette décharge », constate Chanoor Cassam. « La commune, l’intercommunalité et le SIDEVAM ont chacun un rôle dans le système de la gestion des déchets, et chacun se doit de s’impliquer intelligemment ».
Les services de la mairie insistent de leur côté sur le fait que « des aménagements pour permettre l’arrivée des camions sur le plateau ont été mis en place, sans suites de la part de SIDEVAM ».
En attendant, les déchets continuent de s’accumuler sur place, juste à côté des enfants qui jouent dans la cour de l’école et sur le plateau adjacent.
Victor Diwisch