Dans un communiqué, la délégation de la commission des affaires économiques indique qu’ « Après les dégâts considérables causés par le cyclone, il ne s’agit pas seulement de reconstruire, mais bien de construire Mayotte autrement, pour assurer à ce département français un développement économique à la hauteur des besoins de ses habitants. Les échanges avec ces divers représentants de Mayotte ont permis aux membres de la délégation d’identifier, pour assurer ce développement, plusieurs enjeux cruciaux qui relèvent, pour la plupart, des compétences de la commission des affaires économiques ».
L’état doit investir massivement pour que Mayotte puisse rattraper son retard
Aussi pour la délégation, afin que le 101e département puisse rattraper son retard en matière de développement, il faut que « la puissance publique se donne les moyens de répondre à des besoins essentiels, insuffisamment couverts à Mayotte : l’accès à l’école publique pour les enfants, la sécurité publique face à une insécurité chronique dont souffrent les Mahorais, la remise des installations de santé au niveau des réalités démographiques de l’île, l’amélioration des infrastructures de transport, l’accès quotidien à l’eau courante, mais également à l’électricité, au logement, ainsi qu’un réseau d’assainissement et de gestion des déchets couvrant le territoire »
En outre la délégation enjoint le Gouvernement et les parlementaires à se saisir de l’enjeu qu’est la convergence des droits sociaux entre Mayotte et le reste de la France.
Attirer les talents et favoriser les entreprises locales
Pour la délégation des affaires économiques, les entreprises mahoraises ont besoin pour se développer « d’actifs qualifiés, d’un soutien accru à l’apprentissage (passant par la création de CFA), d’une offre de formation professionnelle adaptée, d’incitations sociales et fiscales transitoires importantes, d’un bien meilleur accès au crédit bancaire et aux assurances. Elles bénéficieraient également d’une antenne sur place de BPI France, en lien avec le réseau bancaire local ». De plus, Mayotte peut aussi s’appuyer sur son réseau de TPE-PME, d’artisans et d’entreprises de l’Économie Sociale et Solidaire, estime la délégation.
Par ailleurs, « Il est aussi nécessaire d’accompagner la transformation de l’économie informelle, qui prive les collectivités de ressources indispensables, vers un modèle légal et fondé sur la coopération, afin de dessiner un avenir résilient pour Mayotte, à l’instar des filières agricoles émergentes rencontrées sur place »
Toutefois, en dépit de nombreuses difficultés, les députés ont pu constater que l’île dispose d’atouts réels et notamment « d’un fort potentiel touristique, qui pourraient en faire un territoire exemplaire, en créant les conditions de son autonomie alimentaire et énergétique. Elle peut être un territoire pilote, en particulier de l’économie de la mer ».