« Deux mois après le cyclone, force est de constater que la population de Mayotte vit une insécurité alimentaire sans précédent. Les Mahorais passent de la résilience à la résignation », écrit la députée de Mayotte, Anchya Bamana.
« La population, majoritairement musulmane, s’apprête à entrer en période de Ramadan. Aujourd’hui, chaque Mahorais se demande comment se nourrir pour son unique repas quotidien tout au long du mois de ce mois sacré pour les musulmans que nous sommes ».
« Mayotte ce n’est pas un camp de réfugiés »
« En effet, l’Etat, à travers le préfet, réquisitionne les containers d’eau et de nourriture des importateurs. L’eau et les produits de base de consommation sont distribués au compte-gouttes dans les magasins : les Mahorais sont rationnés comme en temps de guerre ! Mayotte n’est pas un camp de réfugiés Monsieur le ministre : Mayotte, c’est la France !
Face à l’abandon de l’Etat, les maires sont pris pour des boucs émissaires, les fautifs qui ont mal gérés des aides. Vous n’êtes pas sans savoir, Monsieur le ministre, que les aides déployées par l’Etat ont été complètement sous-estimées eu égard du nombre de population à couvrir (…) ».
Faciliter les importations en denrées alimentaires des pays voisins
La députée demande de :
– Prolonger l’arrêté n°2024-DAAF-1059 portant modification de l’arrêté du 10 avril 1995 de deux mois à un an, soit jusqu’au 31/12/2025.
– Prolonger l’assouplissement de l’arrêté n°1092/DAAF/2015 permettant aux voyageurs d’importer des végétaux de deux mois à un an, soit jusqu’au 31/12/2025.
– Privilégier l’importation en urgence des denrées alimentaires de base dans les pays avoisinants tels que le Mozambique, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, le Kenya qui sont à deux heures d’avion de Mayotte.
– Faciliter l’importation d’eau embouteillée en quantité à Mayotte afin d’approvisionner suffisamment les magasins afin de répondre en urgence aux besoins en eau de la population.
Anchya Bamana ajoute que « Compte tenu de cette situation, je demande au gouvernement de déployer les moyens logistiques de la nation pour répondre aux urgences vitales de Mayotte. Enfin, je demande à l’Etat d’accentuer le contrôle des boutiques de proximité. Ces dernières explosent le prix des denrées alimentaires et l’eau revendues après achat auprès des grands distributeurs ».
Victor Diwisch