Le réseau mobile internet fonctionne dorénavant partout dans l’île même s’il reste encore certains endroits où la connexion est plus faible, comme dans le Nord-Ouest par exemple. « Actuellement nous avons remonté tous nos sites sauf ceux de Doujani, Passamaïnty, Kwalé et Combani », indique Yves Gauvin. Même si l’opérateur SFR annonce 99% de taux de couverture à Mayotte, son directeur régional ne cache pas que l’état du réseau est encore « fragile et qu’il peut tomber en panne à tout moment », d’où le fait que parfois ça rame quand on veut se connecter ou quand on visionne une vidéo sur son téléphone ou sa tablette.
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« De nombreuses infrastructures ont été cassées avec le passage de Chido, ça ne se remplace pas aussi facilement. L’état général du réseau est encore compliqué… des sites sont encore en dépannage ». Le patron de SFR Réunion-Mayotte nous explique ainsi que certains sites stratégiques comme celui de Combani ont été durement touchés. « C’est un site important, un site parapluie comme on dit, c’est-à-dire qu’il a une importante zone de couverture, or il a été sérieusement endommagé. La question que l’on doit se poser c’est comment on fait maintenant pour regagner de la capacité ? ».
Un vrai réseau 5G opérationnel d’ici le mois de mai ?
En attendant le rétablissement de l’internet fixe et pendant cette période de transition, les opérateurs téléphoniques misent sur le fait de reprendre des morceaux de fréquence. « Pour nous c’est un vrai sujet la libération de fréquence. L’État a annoncé qu’il allait en libérer, et donner des fréquences vides aux opérateurs en place, notamment la très haute fréquence. Nous sommes en train d’établir une stratégie pour voir comment nous pourrions en faire profiter les Mahorais afin qu’ils aient un véritable réseau 5G. C’est un équipement qui coûte cher, cela nécessite du nouveau matériel, des pylônes capables d’accueillir la 5G, etc. », raconte Yves Gauvin.
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SFR a pour objectif que cette haute fréquence soit opérationnelle d’ici le mois de mai. « Nous les installerons dans des zones denses car le problème de cette technologie c’est qu’elle a une faible portée de couverture, et en parallèle nous allons installer de nouvelles antennes. Cela permettra également de libérer de l’espace sur les autres fréquences et d’éviter la saturation », poursuit-il.
Un réseau internet fixe qui prendra encore du temps avant d’être rétabli partout dans l’île
D’après les informations dont nous a fait part le directeur SFR de la région, près de la moitié du réseau fixe a été détruit lors du passage du cyclone. « Ce sont près de 3.000 poteaux qui sont tombés et qui ont été endommagés. Le réseau fixe est soumis aux infrastructures et nous ne les maîtrisons pas toutes, d’autant plus que l’on manque de poteaux… ». Toutefois, il assure que 2/3 du parc est remonté. « Chaque semaine on fait un bilan, on voit que les chiffres augmentent mais lentement. On est pressé que la fibre arrive enfin ».
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En effet, cela fait longtemps que la fibre est attendue sur le territoire, des appels d’offre ont été lancés, la décision a été actée mi-décembre, quelques jours avant le passage de Chido, et le décret a été entériné fin janvier. « A certains endroits les réseaux sont prêts à être fibrés, notamment en Petite-Terre, à Mamoudzou ou encore à Kawéni », assure Yves Gauvin.
B.J.