« Cela fait bientôt 10 ans que les Mahorais souffrent d’une pénurie d’eau. Les évènements climatiques – CHIDO et DIKELEDI – n’ont fait qu’aggraver les difficultés d’approvisionnement en eau potable pour la population. Les coupures d’eau en vigueur sur le territoire génèrent un stress hydrique permanent et des risques sanitaires majeurs pour la population : cette situation n’est plus acceptable, ni vivable ! », écrit-elle à Manuel Valls.
Puis elle lui fait part de la solution de l’ONG Waterships, pour pallier le manque d’eau. « Lors de notre entrevue du 17 janvier dernier, je vous ai présenté la solution de l’ONG Waterships (…) Ce navire stratégique 100% éco-responsable, pourrait fournir dans un délai très court de 6 mois de grands volumes d’eau potable livrée en citernes mobiles de 20 à 36 m3, toutes les 48 heures et, dans un délai de 9 mois, de produire et de délivrer de l’eau en bouteilles de 5 litres, à raison de 5.000 palettes d’eau, soit 5 millions de litres, par semaine », explique la députée. Tout en soulignant que ce bateau-usine opèrerait en en haute mer, loin des côtes, loin de toute pollution humaine et que cette solution « permettra simplement de répondre à l’urgence, suite à CHIDO, pour donner de l’eau aux Mahorais, le temps que les infrastructures programmées soient réalisées » (ndlr notamment dans le cadre du plan Eau Mayotte et du projet de loi Mayotte debout).

Selon Anchya Bamana, le coût de ce projet tournerait autour de 80 millions d’euros. « Le coût est évalué à 45 M€ pour le navire-usine et à 35 M€ (sous la forme d’une DSP sur 5 ans renouvelable, par exemple) pour le fonctionnement du navire et sa production d’eau annuelle pour Mayotte et les autres îles françaises d’Outre-Mer. Un montant à rapprocher du volume d’eau qui pourrait être produit : de 400 millions à 800 millions de litres d’eau potable, suivant son conditionnement, en bouteilles et/ou en citernes mobiles »
Si la députée interpelle le ministre c’est que la situation hydrique de l’île est très préoccupante selon les conclusions de la réunion du CEB du 13 février 2025 qui alertent sur la situation avec un début de saison des pluies déficitaire (en pluie) de 15% par rapport au normal de saison, des retenues collinaires remplies en semaine 6 (en 2025) à 42% à Combani (56% en 2024) et 49% à Dzoumogné (100% en 2024), sans compter l’inquiétude concernant la capacité des milieux à retenir l’eau au vue de la dégradation du couvert végétal.
« Je reste persuadée que nous nous acheminons vers une crise de l’eau telle que nous l’avons vécue en 2017 et en 2023… », indique-t-elle.
La rédaction