Les makis en danger après le cyclone Chido : les bons gestes à adopter

Le passage du cyclone Chido a ravagé le paysage naturel de l'île, privant les makis de leurs sources naturelles de nourriture. Dans ce contexte, des gestes simples peuvent être adoptés à l'égard de cette population animale, à condition de ne pas la mettre davantage en difficulté.

Après le passage du cyclone le 14 décembre dernier, le paysage de l’île a été particulièrement ravagé, laissant peu d’opportunités aux makis pour se nourrir. Dans ce contexte, le Réseau d’éducation à l’environnement et au développement durable de Mayotte transmet des consignes à la population pour aider ces primates sans pour autant les nuire. Les acteurs impliqués dans la protection de ces espèces précisent que « le meilleur geste est souvent de ne rien faire » car « la nature, bien que parfois cruelle, est résiliente ». En effet, les makis sont des animaux frugivores-folivores qui s’adaptent en consommant des feuilles lorsque les fruits se font rares.

Pas de sucreries artificielles pour les makis

Les makis se rapprochent des zones habitées

Première consigne : ne pas nourrir les makis de façon désorganisée. Les acteurs précisent que « rassembler des fruits en un seul endroit peut provoquer de la compétition et du stress entre les makis, déjà affaiblis. » La population est encouragée à ne pas donner d’aliments inadaptés aux makis. Les gâteaux, le pain ou tout autre aliment transformé font partie des aliments qu’il ne faut en aucun cas donner à ces primates. « Leur système digestif n’est pas adapté et cela pourrait les affaiblir davantage », précise Laurent Tarnaud, primatologue associé au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. 

Le mieux est l’ennemi du bien

On sait que l’Homme ne peut s’empêcher d’intervenir sur les milieux naturels mais ses actions ne sont pas toujours bénéfiques, surtout si tout le monde y ajoute son grain de sel. Les primatologues jugent essentiel de laisser la nature suivre son cours. En effet, malgré les effets dévastateurs du cyclone sur l’archipel, « la végétation devrait progressivement reverdir », estiment les scientifiques, qui expliquent que les makis peuvent s’adapter à ce contexte en consommant des feuilles à défaut d’avoir des fruits. Il convient d’agir « avec précaution ». Dans le cas où une personne déciderait de nourrir un maki, il convient de « proposer uniquement des fruits frais », « d’installer plusieurs points de nourrissage espacés pour éviter la promiscuité et le stress » et de « placer les fruits en hauteur pour les protéger des autres animaux ». À noter qu’un maki ne mange environ que 300 grammes de nourriture par jour. Nourris près des habitations, les makis peuvent entrer en conflit avec les humains et ces situations pourraient augmenter leur stress. Par ailleurs, une alimentation inadaptée pourrait leur causer des problèmes digestifs et leur demander plus d’énergie pour guérir qu’ils n’en n’ont.

Mathilde Hangard

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