L’enquête a été réalisée par mail, téléphone et sur le terrain dès le lendemain du cyclone, afin de recueillir un maximum de données auprès des professionnels du tourisme. Cependant, le Nord et le Sud ayant été privés d’électricité et de réseau pendant un longue durée, le taux de réponses de la CAGNM (Communauté d’Agglomération du Grand Mayotte Nord) et de la CC Sud (Communauté de Communes du Sud) est faible.
Une grande majorité d’établissements fermés
Suite au passage du cyclone Chido, « 73% des professionnels du tourisme déclarent que leurs établissements sont fermés. 86% des prestataires d’activités et près de 100% des restaurateurs se trouvent dans la même situation. Les fermetures sont liées à la perte de matériel, des dommages structurels importants, ainsi qu’à l’absence d’eau et d’électricité », indique l’AaDTM. Toutefois, 28% des établissements ont repris « une activité quasi normale ou fonctionnent en mode dégradé, en assurant un service minimum ».
En moyenne, les établissements touristiques ont subi 60% de dégâts concernant leur structure. Les professionnels estiment qu’il faudra environ 6 mois pour que la filière retrouve une activité normale.
La situation dans le secteur de l’hébergement reste difficile
Sur les 23 hôtels et résidences de tourisme identifiés sur l’île, seulement 55% sont ouverts. Ces établissements représentent 61% de la capacité en chambres et 62% des lits disponibles, « mais les efforts de reconstruction sont bien entamés », souligne l’Agence d’Attractivité et de Développement Touristique de Mayotte.
Parmi les établissements ouverts, 67% sont réquisitionnés pour héberger du personnel en urgence, dont une grande partie était déjà affectée avant le passage du cyclone.
En outre, 40% des établissements fermés espèrent pouvoir rouvrir leurs portes dès le courant de ce mois de janvier, avec des perspectives d’ouverture pour les autres dans les mois à venir, malgré l’incertitude liée aux dégâts.
La filière nautique a subi des pertes importantes
Toujours selon l’enquête menée par l’AaDTM, 51% de la flotte motorisée est désormais inutilisable, avec des bateaux qui ont disparu ou sont coulés. Parmi les grands catamarans, un seul bateau sur cinq est actuellement en état de reprendre du service.
Essentiel pour le tourisme de Mayotte, le secteur de la plongée et des safaris marins est actuellement à l’arrêt en raison de l’absence de ponton. Les centres nautiques et bases de loisirs espèrent reprendre leurs activités dans les semaines à venir. Pour cela, ils demandent la mise en place d’un ponton provisoire pour accueillir les bateaux et les tenders des bateaux de croisière, mais aussi la remise en service de la station maritime pour garantir l’approvisionnement en carburant.
Les acteurs du tourisme déterminés à reconstruire
Bien que les professionnels et les acteurs du tourisme font preuve d’un formidable esprit de résilience, ils attendent des mesures urgentes pour soutenir la relance du secteur, notamment en ce qui concerne les financements et les aides. « Le besoin de financement est crucial pour remettre les établissements en état. Le recours au chômage partiel est déjà mis en place par plusieurs entreprises, tandis que d’autres envisagent des licenciements ou même la fermeture définitive de leurs activités », précise l’Agence d’Attractivité et de Développement Touristique de Mayotte.
D’autres part, l’accès à l’électricité et à une connexion internet fiable est un prérequis indispensable et une priorité pour de nombreux acteurs du secteur touristique.
La filière touristique de Mayotte, par sa réactivité et sa résilience, est déterminée à se reconstruire. Pour mener à bien cette refondation, les acteurs de la filière insistent sur la nécessité de mesures de soutien immédiates, « non seulement pour restaurer leurs capacités, mais aussi pour maintenir leur motivation et leur moral. Le secteur est prêt à rebondir, mais il a besoin d’un accompagnement pour le faire dans les meilleures conditions ». L’AaDTM à travers son soutien au secteur touristique plaide ainsi pour une mobilisation rapide des mesures d’aides, « afin de permettre à l’île de retrouver son rayonnement touristique ».