Les ministres Retailleau, Valls et Lecornu prêchent pour un renforcement de la lutte contre l’immigration clandestine à Mayotte

La présence de Marine Le Pen sur le territoire n’est sûrement pas étrangère à la position de fermeté des trois ministres dans une tribune publiée dans le Figaro.

Parmi les trois ministres signataires de la Tribune publiée ce dimanche 5 janvier dans le Figaro, deux sont connus pour leur position draconiennes en matière d’immigration. Bruno Retailleau, à peine nommé à l’Intérieur, annonçait que les expulsions d’étrangers en situation irrégulière en France vers l’extérieur de l’Europe pourraient doubler dans les cinq ans à venir. Une déclaration qui ne peut qu’avoir un écho positif à Mayotte.

Sébastien Lecornu, désormais ministre des Armées, avait formé lorsqu’il était aux Outre-mer, un partenariat étroit avec Gérald Darmanin sur les mesures à prendre pour stopper l’immigration clandestine à Mayotte. Ce dernier avait annoncé un « rideau de fer » maritime. Manuel Valls, lui-même franco-espagnol, est plus mesuré, lui qui avait pris position contre la suppression du droit du sol à Mayotte en février 2024 estimant qu’elle serait « inutile et dangereuse ». Mais il ne pouvait rester à la traine au regard du contexte du laminage des cases en tôle avec un bilan humain encore inconnu, et de sa nomination aux Outre-mer.

L’échiquier politique en jeu

Sébastien Lecornu, Mayotte, OUtre-mer
Sébastien Lecornu à Mayotte en août 2021

On peut s’étonner de la parution de cette tribune un dimanche, mais moins quand on sait que Marine Le Pen est sur le territoire. Hors de question de se faire voler la vedette alors que la leader RN a d’emblée fustigé justement le manque d’ambition sur le volet immigration clandestine du plan ou du projet de loi Mayotte – on ne sait plus trop lequel – où il manque selon elle un « volet diplomatique ».

Dans leur tribune, les trois ministres tentent donc de récupérer des parts de marché en annonçant des « mesures de fermeté » contre l’immigration clandestine, regrettant qu’elles n’aient pas été prises avant, « Les souffrances de Mayotte n’ont d’ailleurs pas commencé avec cette catastrophe naturelle : depuis trop longtemps, nos compatriotes mahorais vivent au quotidien les conséquences désastreuses du chaos migratoire, qu’elles soient sécuritaires, sanitaires ou sociales ».

Le « rideau de fer » maritime était en cours de déploiement avait annoncé le préfet de Mayotte quand le cyclone s’est abattu sur l’île. Il prévoit une remise à niveau technologique des radars, l’appui de drones, etc. « Sans fermeté migratoire, nous reconstruire on Mayotte sur du sable », ont-ils titré leur tribune.

Une posture ou une ferme volonté dont on ne sait si elle trouvera un écho chez François Bayrou ?

A.P-L.

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