Le principe du DuoDay consiste en ce qu’une entreprise, une collectivité ou une association accueille, à l’occasion d’une journée, une personne en situation de handicap, en duo avec un professionnel afin de lui faire découvrir son métier et être en immersion. Le préfet de Mayotte s’est porté volontaire en proposant à Mélina, Mahoraise de 35 ans touchée par la maladie de l’épilepsie, de le suivre dans ses activités le temps d’une journée. « Si j’ai décidé de participer au Duoday c’est que j’avais la volonté d’avoir un regard différend pendant une journée sur une personne en situation de handicap. C’est un moment particulier, la symbolique est importante car cela permet de changer notre regard sur les choses et sur la vie en général », explique-t-il. François-Xavier Bieuville reste discret sur son engagement en faveur de personnes en situation de handicap, mais insiste sur l’importance de mettre en valeur ses personnes et de parler du handicap sans en avoir honte. « Depuis longtemps je suis engagé à donner du temps au handicap, ça fait partie de notre vie, de notre part d’humanité…Il faut faire ressortir autre chose que la dualité valide/handicapé en faisant évoluer notre regard sur ce qu’est ou serait la normalité », confie-t-il.
« Le handicap c’est pas que des fauteuils roulants ou des cannes ! »
Mélina est épileptique, à Mayotte beaucoup de personnes sont atteintes par cette maladie mais trop peu osent en parler. « Il y a des médicaments pour stabiliser cette maladie mais chez moi on n’arrive pas à la stabiliser…elle attaque certaines parties moteur du corps comme le bas ou encore la parole avec des étranglements. Si j’ai accepté la proposition du préfet c’est pour sensibiliser, dire aux gens que le handicap c’est pas que les fauteuils roulants ou les cannes. Il y a différents handicaps dont certains sont invisibles. Il y a eu une longue période où je vivais mal mon handicap et je ne l’acceptais pas », raconte la jeune femme. Mélina, malgré ses compétences, est à la recherche d’un emploi dans le domaine administratif, et déplore le double discours des employeurs. « Je n’ai actuellement pas de travail. J’ai envoyé une trentaine de CV mais je n’ai eu aucun retour. Les entreprises ont un regard négatif sur les personnes comme moi. Elles se disent lutter contre le handicap mais en fait non ». À bon entendeur…
B.J.