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dimanche 26 janvier 2025

Persistance d’écarts entre les taux d’emploi des hommes et des femmes, particulièrement à Mayotte

En France, les femmes de 15 à 64 ans sont moins souvent en emploi que les hommes, avec des écarts de 2 à 13 points. Des écarts qui se réduisent avec le niveau de diplôme et augmentent avec le nombre d’enfants à charge. Ils sont souvent plus marqués dans les DOM qu’en Hexagone.

Sur l’ensemble de la France, on dénombre davantage d’hommes en emploi que de femmes de 2021 à 2023, livre une étude de l’INSEE. Un phénomène particulièrement marqué dans deux territoires : Mayotte et la Guyane. Chez nous où le taux de chômage est le plus élevé de France, l’écart est conséquent : 24% de femmes en emploi contre 37% hommes. Les taux sont respectivement de 66% et 71% en Hexagone, donc un écart bien moindre.

L’INSEE en déduit logiquement une inactivité dans l’emploi plus fréquente chez les femmes que chez les hommes dans tous les territoires. Précisons qu’une femme qui ne travaille pas n’est pas pour autant inactive…

Quelques soient les territoires, le taux d’emploi augmente avec le niveau de diplôme et les écarts entre femmes et hommes se réduisent.

Entre 25 et 49 ans, les taux d’emploi sont les plus élevés et les écarts entre femmes et hommes sont aussi les plus marqués : 8 points de moins pour les femmes dans l’Hexagone, de 9 à 11 points aux Antilles et à La Réunion, 16 points en Guyane et à Mayotte. Les femmes sont plus nombreuses dans le halo autour du chômage, c’est-à-dire non inscrites à France Travail bien qu’en âge de travailler : aux Antilles et à La Réunion, 15 % des femmes entre 25 et 49 ans sont dans ce halo, contre 10 % des hommes, et en Guyane et à Mayotte, ce sont 30 % des femmes contre 20 % des hommes. A Mayotte, cela pourrait sans doute s’expliquer par une forte proportion de familles monoparentales où les mères doivent s’occuper des enfants tout en faisant des petits boulots.

Les familles nombreuses monoparentales en risque de précarité

C’est à Mayotte qu’on enregistre le plus gros écart

L’effet maternité. Entre 25 et 49 ans, les femmes sans enfants sont aussi souvent en emploi en France que les hommes dans la même situation, voire plus à La Réunion. Dès la présence d’un enfant à charge, les taux d’emploi des femmes sont moins élevés que ceux des hommes dans tous les territoires et les écarts sont plus marqués dans les DOM que dans l’Hexagone quel que soit le nombre d’enfants. En présence d’un enfant ou de deux de plus de 3 ans, 61 à 65 % des femmes entre 25 et 49 ans aux Antilles et à La Réunion travaillent, soit environ 20 points de moins que les hommes à situation équivalente. La part des mères en emploi est plus faible si elles ont la charge de leurs enfants seules plutôt qu’en couple. Aux Antilles et à La Réunion, en présence d’un enfant, le taux d’emploi des mères de famille monoparentale est de 4 à 8 points moins élevé que celui des mères en couple. Et plus leur nombre d’enfants est élevé, plus l’écart est marqué.

Dès qu’ils atteignent 50 ans, les hommes sont moins en activité que ceux de 25 à 49 ans aux Antilles, à La Réunion et dans l’Hexagone. Idem pour les femmes dans ces territoires. En dehors des Antilles. En Guyane et à Mayotte, les taux d’emploi après 50 ans varient peu par rapport à ceux des 25-49 ans. Dans notre département, cela pourrait sans doute s’expliquer par les faibles montants des retraites qui incitent hommes et femmes à continuer à travailler.

Dans les DOM comme en France métropolitaine, les femmes travaillent plus souvent à temps partiel que les hommes, quels que soient l’âge et le nombre d’enfants.

Dans l’Hexagone, 26 % des femmes de 25 à 64 ans travaillent à temps partiel, soit 19 points de plus que les hommes. À Mayotte au contraire, le temps partiel est moins fréquent, il concerne 10 % des femmes en emploi de 25 à 64 ans contre 4 % des hommes.

Les femmes sont également plus souvent en sous-emploi (qui souhaite travailler plus) que les hommes. De 10 % à 14 % des femmes en emploi de 25 à 64 ans sont en sous-emploi dans les DOM hors Mayotte, contre 5 % à 9 % des hommes.

A.P-L.

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