Au début du mois d’octobre 2024, la présidente de AMALCA, l’association de lutte contre le cancer, Nadjilat Attoumani, déclarait « On a de plus en plus de cas de cancer du sein, on a encore du travail à faire sur la sensibilisation. Aujourd’hui, les personnes ne vont pas se faire dépister et quand elles le font, c’est de manière tardive. »
Un mois plus tard, après de nombreuses conférences, ateliers de sensibilisation, stands, l’organisation de marches solidaires, des parcours santé, un concours « miss élégance » et la réalisation de dépistages mobiles sur le territoire, le succès d’octobre rose 2024 est franc.*
Palme d’or pour les dépistages mobiles
Durant tout le mois d’octobre, la « Mawa caravane » du Centre régional de coordination des dépistages des cancers de Mayotte (CRCDC) a sillonné le territoire, dans l’objectif de sensibiliser la population au cancer du sein et réaliser des dépistages. Pour les acteurs de la santé, ces dépistages mobiles permettent d’aller à la rencontre d’un public très large et notamment des jeunes femmes. Nadjilat Attoumani l’avait rappelé : « le cancer du sein touche des patients de plus en plus jeunes, alors même que les campagnes de dépistage s’adressent plus souvent à des personnes plus âgées.
On axe sur ce public, car on estime qu’après la ménopause, on ne s’occupe plus assez de ses seins et de son corps. Cinquante cancers du sein sont diagnostiqués à Mayotte, c’est beaucoup par rapport à la taille de l’île, mais c’est peu par rapport à la réalité. Certains se font traiter ailleurs, voir pas du tout. »
Le combat continue, même après la maladie
Le 7 octobre dernier, de nombreux professionnels étaient réunis au sein des locaux de France Travail pour aborder les enjeux du retour à l’emploi après un cancer. En effet, trop souvent au sein des entreprises et des administrations, le suivi psychologique du salarié se heurte au cadre procédurier de la structure : « On a des procédures à respecter qui obligent à déclarer à tel moment en fin de droits une personne malade et à l’obliger à reprendre le travail », avait déclaré une salariée des RH.
L’auto-palpation, premier réflexe indispensable
Au début du mois, l’ARS rappelait que si l’autopalpation constitue « le premier geste qui sauve », il est obligatoire de réaliser une mammographie pour confirmer le diagnostic. À ce stade, seul le cabinet de radiologie privé de Mamoudzou dispose d’un mammographe. Le directeur de l’ARS, Sergio Albarello, s’est engagé à faciliter l’acheminement d’un deuxième mammographe sur le territoire, à l’hôpital de Petite-Terre d’ici la fin de l’année 2024. « Cette acquisition fait partie de notre premier projet régional de santé. »
La marche « Mwendro wa Tama » clôture Octobre Rose