Le Parc naturel marin dispose à présent de 103 dispositifs d’amarrages, soit 25 de plus qu’auparavant, tout autour du lagon de Mayotte. Il est constitué de 64 bouées jaunes (2 de plus qu’auparavant) destinées aux unités de moins de 12 mètres et de moins de 7 tonnes et 39 bouées blanches (23 de plus qu’auparavant) destinées aux unités de moins de 20 mètres et de moins de 20 tonnes.
Des embarcations de plus en plus nombreuses mouillent dans le lagon de Mayotte avec le risque de détérioration des habitats, notamment des herbiers à phanérogames et des récifs coralliens par la pratique du mouillage à l’ancre. Ce faisant, l’ancre est susceptible d’endommager ou de détruire les habitats indispensables à de nombreuses espèces et de propager celles qui sont invasives. De plus, certaines pratiques consistant à jeter un sac de cailloux comme lestage pour maintenir son embarcation sont également susceptibles d’endommager le corail.
Pour réduire ces risques, le plan de gestion du Parc naturel marin de Mayotte prévoit la mise en œuvre d’aménagements et d’équipements permettant des pratiques écoresponsables. Ces nouveaux dispositifs, tout en protégeant les écosystèmes sensibles, apportent également un grand confort et plus de sécurité aux navires souhaitant s’immobiliser pour leurs activités.
Pourquoi protéger les récifs coralliens et les herbiers à phanérogames ?
Les récifs coralliens et les herbiers à phanérogames sont des espèces d’une importance écologique considérable. Elles sont des zones d’habitats, de frayère, de nourrissages et de protection pour de nombreuses espèces marines. Par exemple, les dugongs et les tortues marines se nourrissent d’herbiers à phanérogames.
Par ailleurs les récifs coralliens sont essentiels pour l’homme à travers le rôle de protection qu’ils assurent face aux phénomènes climatiques (protection contre la houle, protection du trait de côte…)
Enfin, ils sont un potentiel de développement écotouristique, alimentaire et économique extraordinaires (les récifs coralliens abritent environ 25% de la biodiversité marine mondiale).
Aussi, fin 2021, les équipes du Parc ont lancé une enquête auprès de plus de 20 structures usagères des dispositifs (opérateurs nautiques, clubs de voiles, loueurs de bateaux etc.) afin de connaître leurs besoins. Plus de 250 demandes de points de mouillages complémentaires ont été formulées sur plus de 60 zones.
En 2022, une concertation a été menée avec ces différents partenaires afin de revoir entièrement le parc de mouillages et parvenir à un consensus satisfaisant tous les usages et usagers, notamment en termes de pluri-pratiques et de répartition géographique. Ainsi, il a été convenu collégialement de supprimer certains dispositifs non utilisés, d’en déplacer ou transformer certains afin de pouvoir accueillir de plus grandes unités (9) et d’ajouter de nouveaux dispositifs (27). Le conseil de gestion a ainsi voté la nouvelle carte des dispositifs d’amarrage en août 2022.
Une mise en œuvre écoresponsable
L’année 2023 a été consacrée à la réalisation de cet ambitieux projet avec notamment des études d’impacts, l’autorisation d’occupations temporaires du domaine public maritime, la commande des matériaux et installation proprement dite des nouveaux dispositifs.
Ainsi, deux types d’ancrages ont notamment été utilisés pour les nouveaux dispositifs et fonction des différents types de substrats présents à savoir des corps morts naturels (pierre de basalte de Mayotte) et des ancres à bascule. Ces dispositifs sont des biens publics régulièrement entretenus et aujourd’hui mis à disposition gratuitement pour les utilisateurs, aussi le respect de leur charte d’utilisation est garante de leur pérennité.
Charte d’utilisation :
– Respectez la longueur et le poids de l’embarcation en fonction de la couleur des bouées
– S’amarrer à une seule embarcation par l’avant du navire en utilisant le bout du bateau à passer dans l’anneau de la bouée
– Occupez les coffres un maximum de 24h
– Prendre soin des dispositifs et contacter le Parc naturel marin de Mayotte en cas de constations de dégradation : parcmarin.mayotte@ofb.gouv.fr
Le capitaine du navire reste responsable de l’intégrité de son embarcation et doit à ce titre vérifier que les conditions météorologiques et de marée permettent le maintien au dispositif d’amarrage choisi. Certains emplacements présentent un risque d’échouage de l’embarcation lors des grandes marées basses.