Le Pôle culturel de Chirongui se pare d’une fresque artistique

Dans le cadre de l’Été culturel, le Pôle de Chirongui a organisé cette semaine un stage de graffiti destiné aux jeunes de 9 à 17 ans. Pour l’occasion l’artiste espagnol Victor Seus était à Mayotte pour les initier à son art, le street art ou art urbain.

Depuis le début de la semaine les automobilistes passant devant le Pôle culturel de Chirongui ont dû remarquer quelques changements. En effet, une douzaine de jeunes du Sud de l’île s’affairent à redonner un peu de couleur et de vie sur le mur d’enceinte du Pôle culturel, sous la houlette de l’artiste Victor Seus venu tout droit des Îles Canaries.

L’art comme outil de transformation sociale

Une douzaine de jeunes ont repeint le mur d’enceinte du Pôle culturel de Chirongui

L’objectif du projet mené par Victor est de faire une fresque qui représente un groupe et un endroit, en l’occurrence les jeunes du stage graffiti et l’île de Mayotte. « Notre but est de réussir à avoir une transformation sociale à travers l’art », explique-t-il. Pour cela, il a demandé aux jeunes du groupe de réfléchir sur les défis à relever à Mayotte, le tout à travers l’art. « Je voulais qu’ils se questionnent…Aussi, le premier jour, lundi, nous avons créé une dynamique de groupe et d’échange au travers de jeux d’expression corporelle, puis nous avons fait les dessins sur papier représentant les idées des jeunes. Ils ont choisi un mot en shimaore qui signifie « Ensemble », ainsi que plusieurs symboles représentatifs de leur île comme les makis, les tortues, la fleur d’Ylang-Ylang ou encore un hippocampe.

Le but est ainsi qu’ils travaillent ensemble sur cette fresque murale en faisant du street art sous forme de graffiti, avec pour seule condition qu’il y ait une relation entre le dessin et le message choisi ». L’idée de ce projet est ainsi d’identifier des référents artistiques et stimuler une passion afin qu’ils aillent plus loin. « On leur transmet un message, des outils, une méthode, pour qu’ils aient envie de continuer au-delà du projet. Il faut que cette philosophie artistique soit d’une part partagée mais surtout réinterprétée », insiste Victor.

Si cet artiste originaire de Tenerife, aux Îles Canaries, a accepté de venir soutenir ce projet à Mayotte c’est qu’il considère qu’il y a de nombreux points communs entre l’île au lagon et son île natale. « J’ai commencé le graffiti et le street art de manière un peu illégale…, sourit-il. Mayotte comme les Îles Canaries sont ce qu’on appelle des RUP (Régions ultrapériphériques) de l’Europe avec cette particularité qu’elles ont toutes les deux une forte identité africaine notamment (ndlr, les Îles Canaries sont un archipel qui se trouve au large du Maroc).

Les stagiaires ont peint le mur avec des symboles emblématiques de l’île aux parfums…

Ainsi, durant cette semaine les jeunes stagiaires ont pu s’exercer à la peinture sous différentes formes, « Nous avons fait du body painting (peindre avec le corps), nous avons peint aussi avec un pneu, en hommage aux courses de pneu qui se déroulent dans l’île de Mayotte… À travers cette fresque murale, il s’agit d’offrir un espace de liberté et de jeu pour les jeunes. Nous avons ainsi créé une dynamique avec un respect mutuel les uns envers les autres », se réjouit Victor. Le street artiste a par ailleurs un projet en cours, qu’il mène avec d’autres artistes, intitulé Baseclan avec pour slogan « The Biggest Nation is Imagination » (ndlr, « La Plus Grande Nation est l’Imagination ») que vous pouvez suivre sur les réseaux sociaux, Instagram notamment.

B.J.

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