« Le public a manqué, nous avions ciblé les jeunes de la commune mais aussi tous les bacheliers ou étudiants au sens large qui voulaient venir se renseigner et s’informer. Ils ne sont malheureusement pas au rendez-vous, constate à la mi-journée Mohamed Zaki Chanfi, conseiller numérique au sein de la commune de Mtsangamouji. Peut-être avons-nous mal ou pas assez communiqué ». Pourtant cette journée leur était entièrement dévouée afin de les orienter, de les conseiller dans leurs études ainsi que pour les informer sur une éventuelle mobilité pour aller faire des formations en métropole.
« L’orientation est un sujet large, cela se prépare ! Faire une bonne orientation est un enjeu primordial. C’est la première fois que nous organisons ce type d’événement dans la commune, c’est l’occasion aussi pour nous d’inaugurer les nouveaux locaux de l’espace numérique afin de proposer des services aux jeunes tels que différents accompagnements dans leur parcours de formation », explique le conseiller numérique. Ainsi, pour l’occasion plusieurs organismes, associations ou écoles avaient fait le déplacement.
L’école Vatel était présente avec une représentante de choix !
Léa Youssouf, 21 ans, originaire de Mtsangamouji et fraichement diplômée il y a seulement quelques jours de la première promotion de l’école, était là pour partager son expérience aux potentiels bacheliers ou étudiants intéressés. « En 2021, je cherchais à me réorienter, je voulais travailler dans le tourisme…Je me suis renseignée sur la formation proposée par l’école Vatel que j’ai trouvée très intéressante puisqu’il y a à la fois des périodes de stages pratiques mais aussi des cours théoriques. C’est ça qui m’a plu ! », raconte la jeune Léa. À la fin de sa première année elle a eu la chance de faire un stage en Provence, dans un hôtel 5 étoiles, où elle a travaillé avec des femmes de chambre. « C’était super intéressant, j’ai appris énormément de choses et pas seulement à faire le lit », rigole-t-elle. En 2e année Léa a pu bénéficier du programme Marco Polo proposé par l’école et a pu partir un an à l’étranger. « Le programme Marco Polo est une année d’échange avec les autres écoles du groupe Vatel. J’ai fait un stage d’un an à l’île Maurice, d’autres camarades de ma promo sont partis au Zanzibar ou encore en Tanzanie. C’était une année super et très enrichissante », raconte-t-elle.
Quant à sa 3e année, elle a alterné entre des périodes en entreprises et des périodes de cours avant d’obtenir son diplôme. Aussi cela lui tenait à cœur d’être ici aujourd’hui dans son village pour faire partager aux autres son expérience et son vécu. « Les quelques jeunes avec qui j’ai pu échanger sur l’école Vatel je leur ai dit que cela ouvrait des portes, vous bénéficiez d’un réseau et de contacts hors normes et vous avez de nombreuses opportunités à saisir. Mais au-delà de ça j’ai découvert un autre aspect de moi-même, je me suis ouverte sur les autres et sur le monde. J’ai pu découvrir d’autres cultures et ça, cela n’a pas de prix ».
Ladom et le réseau Lahiki étaient aux petits soins pour accueillir les néo bacheliers
Même s’il n’y a pas eu foule ce mercredi, les quelques personnes qui se sont déplacées ont pu bénéficier de conseils et d’informations sur les mesures d’accompagnement pour poursuivre leurs études à La Réunion ou en métropole. Bahedja Zainouni de Ladom a ainsi informé quelques jeunes. « Notre but aujourd’hui est de venir auprès du public en cette période de résultats des examens afin de leur donner des informations sur la mobilité pour la suite de leurs études. Cette année nous avons ainsi mis en place des permanences dans plusieurs communes de l’île pour éviter que tous ne se déplacent à Mamoudzou. Il y aura ainsi des permanences de Ladom une fois par mois », indique-t-elle. Ali Mohamed, chargé d’accompagnement élèves et étudiants au sein du réseau Lahiki était également présent.
« L’une des missions de notre association est de faire un suivi durant tout le parcours des étudiants, jusqu’à la fin de leurs études. Nous facilitons aussi leurs démarches administratives, ainsi que leur installation en métropole. De plus, nous les accompagnons et les orientons dès leur arrivée à l’aéroport, car il faut dire que beaucoup d’étudiants mahorais sont un peu déboussolés quand ils arrivent à l’aéroport de Roissy… », sourit-il. Mais ce n’est pas tout, puisque l’association Lahiki s’occupe également de lutter contre leur isolement. « Quand ils arrivent en métropole et qu’ils vivent dans une chambre de 9m2, qu’ils se lèvent le matin pour aller à l’université et rentre seulement le soir, au bout d’un an ou deux certains craquent. Aussi nous les orientons vers des associations afin qu’ils créent du lien social et qu’ils rencontrent du monde notamment ».
Chers étudiants et néo bacheliers vous savez maintenant vers qui vous orienter pour faciliter vos démarches pour la poursuite de vos études.
B.J.