Justice : Coup de théâtre pour la fin des macabres assises

Certains accusés ont été condamnés à la perpétuité, quand d'autres ont pu repartir libres.

Depuis six jours, sept hommes comparaissaient devant la Cour d’assises pour avoir assassiné un jeune adolescent de 13 ans et demi, d’origine franco-malgache, dimanche 24 janvier 2021 au matin, à Labattoir, alors qu’il sortait de son domicile pour « réparer le toit ». Pris pour cible au hasard, le corps de l’adolescent avait été retrouvé mutilé et découpé dans un banga par sa mère. 

Jeudi 27 juin, lors du cinquième jour de procès, en considérant que l’intention homicide, la préméditation et la violence avaient été réunies dans cet assassinat commis collectivement, l’avocat général, Albert Cantinol, avait requis l’emprisonnement à perpétuité pour les dénommés Bob et Elvé, respectivement âgés de 21 et 23 ans au moment des faits, présentés par les autres accusés comme les meneurs du groupe, trente ans de réclusion criminelle pour le doyen de la bande, Mafoi, et quinze ans d’emprisonnement pour les dénommés Bitman, Papi, Conor, Bilco, mineurs au moment des faits.

Vendredi 28 juin, après avoir délibéré, les magistrats et les jurés ont rendu un verdict, auquel le public ne s’attendait pas. En ce qui concerne les dénommés Bob, Elvé et Mafoi, la cour a suivi les réquisitions du parquet. Bob et Elvé ont ainsi été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité et Mafoi à trente années de réclusion criminelle, assortie d’une interdiction définitive du territoire français pour les trois individus. Les dénommés Conor et Papi, âgés de 16 et 17 ans au moment des faits, ont été condamnés à dix-huit années de réclusion criminelle, soit à une sanction plus lourde que celle qui avait été requise par le Ministère public la veille. En revanche, à la question de savoir si Bitman et Bilco avaient volontairement exercé des violences sur la victime, la cour a estimé que non, acquittant ainsi les deux accusés de l’ensemble des faits qui leur étaient reprochés. 

En sortant de la salle d’audience, les proches des deux mineurs acquittés pleuraient de joie, quand les proches des majeurs condamnés à la perpétuité, pleuraient de désolation. Les dénommés Bitman et Bilco sont ainsi sortis libres du tribunal judiciaire de Mamoudzou. 

Mathilde Hangard

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