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lundi 13 janvier 2025

Les Seychelles élèvent leur niveau de contrôle après l’affaire des 900kg de drogue

Le gouvernement accroît les mesures de vigilance et annonce vouloir renforcer les effectifs en charge de la surveillance dans et autour de la Zone économique exclusive (ZEE) du pays. Un haut responsable de la police locale reconnait « des difficultés » pour contrôler toute la zone maritime du pays mais se montre toutefois déterminé à traquer les trafiquants de stupéfiants « d’où qu’ils viendront ».

La saisie de 900kg de drogue, il y a une semaine, aux Seychelles, a bousculé les mesures de contrôles des garde-côtes du pays. Les autorités viennent d’élever le niveau et s’apprêtent à y consacrer un budget conséquent. C’est un commissaire adjoint de la police locale qui l’annonce. Ned Wirtz a fait part de l’inquiétude laissée par cette saisie record, l’une des plus importantes jamais enregistrées par cet archipel. « Nous intensifions nos efforts aux frontières des ports maritimes et des aéroports et travaillons avec tous nos partenaires », a-t-il déclaré, mercredi 12 juin, en conférence de presse à Victoria.

Les médias de la région s’en font l’échos

L’affaire a fait la Une de la presse régionale qui revient en boucle sur « les efforts de coordination » ayant permis d’intercepter et arraisonner le bateau. « Une opération en mer, débutée le 4 juin dernier, a permis aux forces de défense des Seychelles d’arraisonner un boutre iranien transportant une cargaison de drogues », écrit Zinfos974. « La police seychelloise a révélé que les premières découvertes sur le navire intercepté faisaient état de 897,33 kilogrammes de résine de cannabis, 9,65 kilogrammes de plantes, 7,3kilogrammes d’héroïne et de 3 kilogrammes de méthamphétamine », écrit le journal La Gazette des Comores qui citera une source policière

La Commission de l’Océan indien (COI) n’a pas tardé à réagir en démontrant « l’efficacité » des mécanismes régionaux actés par des accords et qui permettent de coordonner les opérations d’interception des trafics dans les eaux de la région. « Ces accords ont permis à la COI de mettre en place une architecture régionale de sécurité maritime disposant de deux centres régionaux, le CRCO et le CRFIM (centre régional de fusion d’information maritime), avec le soutien de l’Union européenne à travers le programme MASE », écrit la COI dans un communiqué de presse.

Malgré cette saisie, les Seychelles ne disposent pas de ressources humaines et logistiques suffisantes pour faire face à de nombreux scenarios de trafics dans leurs eaux. Les officiels le reconnaissent eux-mêmes, en parlant « des difficultés en ce qui concerne les points d’entrée maritimes » pour contrôler toute leur zone. Mais les autorités disent compter sur le plan de riposte régional contre les trafics.

Des défis encore à relever en matière de sécurité maritime

Les produits saisis sont à l’origine de la mort de 400 mille personnes par an dans le monde

« La lutte contre la drogue n’est pas l’apanage exclusif de la police, nous avons aussi besoin de l’aide des citoyens qui ont des informations à nous donner sur le trafic de drogue », a soutenu le commissaire Ned Wirtz avant de faire savoir que le travail entre les services en charge du contrôle maritime et les différents acteurs internationaux « montre une augmentation des drogues synthétiques entrant dans l’ouest de l’Océan Indien ».

 Les pays de la région ont multiplié les efforts communs en vue de renforcer la sécurité et notent un premier succès en référence à ce qui s’est passé le 4 juin aux Seychelles. « Cette opération a été conduite avec la collaboration du Centre national de coordination de partage de l’information (NISCC) et Centre régional de coordination des opérations (CRCO). Le RCOC a été mis en place dans le cadre des accords régionaux de sécurité maritime signés en 2018 par les Etats membres de la COI, Djibouti et le Kenya », indique encore le communiqué de la COI.

Malgré cette prouesse et les instruments de coordination mis en place avec l’appui de nombreux professionnels, les pays de la région sont aujourd’hui dépourvus de moyens ultra-avancés pour détecter les mouvements suspects dans une zone de l’Océan indien, longue de plus de 70 millions de kilomètres carrés.

A.S.Kemba

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