Si la FNATH dénonce la trop forte utilisation de pesticides dans l’agriculture française, que dirait-elle de celles des agriculteurs de Mayotte non déclarés vendant leur production dopées aux pesticides ? La DAAF vient en effet d’alerter dernièrement sur la découverte de pesticides non autorisés et de pesticides autorisés, mais grandement surdosés, dans les produits vendus au bord des routes mahoraises. Dans un communiqué de presse, l’association des accidentés de la vie, qui représente depuis 100 ans les victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles, révèle que la France est le deuxième pays d’Europe et l’un des premiers pays au monde dans l’utilisation des pesticides. L’association demande notamment que soit appliquée la législation européenne sur l’évaluation de la toxicité de ces produits. « Le changement d’indicateur proposé par le nouveau plan Ecophyto ne doit pas faire courir le risque de sous-estimer les coefficients de dangerosité des produits », alerte-elle.
La FNATH craint également une mise en pause des réformes relatives à la réduction progressive des pesticides de l’agriculture du fait de la dernière crise agricole. « Toute marche arrière ou mise en pause des réformes, comme semble l’envisager le gouvernement suite à la crise agricole, serait dévastatrice. Cette crise a traduit une colère juste et compréhensible à bien des égards mais l’apaisement ne doit pas se faire au prix de concessions sur des mesures qui protègent la santé collective », estime-t-elle. Vivement engagée dans le combat contre les pesticides, elle milite pour la mise en œuvre d’une Europe 100% agroécologique sans pesticides d’ici 2050 et 25% d’ici 2030. « Il est nécessaire de financer la recherche de solutions alternatives aux phytosanitaires », considère-t-elle.
Les pesticides, un fléau pour la santé de la population
Cette fédération nationale a déjà mis en lumière depuis de nombreuses années le lien entre certaines maladies graves et les pesticides dont l’utilisation dans l’agriculture française pourrait bientôt devenir « le nouveau drame de l’amiante si les autorités ne prennent pas dès à présent les mesures nécessaires ». « Il y a 15 ans déjà, en 2009, la FNATH faisait reconnaître pour la première fois l’origine professionnelle de la maladie de Parkinson en lien avec l’exposition à des pesticides », indique son communiqué. De même, en 2016, elle a réussi à établir un lien entre certaines hémopathies malignes et ces produits, permettant la prise en charge aujourd’hui de ces maladies au titre de maladies professionnelles.
Il serait donc urgent que les agriculteurs non déclarés de Mayotte prennent la mesure de la dangerosité de leurs actes, non seulement pour les consommateurs, mais pour eux-mêmes lors de l’utilisation des produits. Une population qui doit cesser d’acheter les produits vendus en bord de route. Ceux des agriculteurs respectant les normes en vigueur n’étant déjà pas aussi sain que le bio, il serait donc judicieux de ne pas aggraver les choses !
N.G