A 25 ans, le spécialiste mahorais du 110m haies vient de battre son propre record de 13,49 secondes. Pour rappel, Raphaël Mohamed a été médaillé d’or dans cette discipline aux derniers jeux des Iles de l’océan Indien.
Au meeting de Montgeron (Essone) dimanche dernier, il s’est qualifié pour les championnats d’Europe avec une course en 13s32 et a réussi l’exploit en finale d’arriver à la 4ème place, en sautant les haies encore plus rapidement, avec un temps à 13s27. Or, c’est précisément le minima à aligner pour participer aux Jeux Olympiques.
Il n’est pour autant pas automatiquement qualifié, nous explique Sébastien Synave, le président du Racing Club de Mamoudzou où est licencié l’athlète : « Ils sont quatre à pouvoir prétendre l’être pour le 110m haies des JO, or, le règlement olympique prévoit que chaque pays en sélectionne trois. Ce sont donc les Championnat de France qui se courent du 28 au 30 juin à Angers qui vont jouer les juges de paix ! »
Entrainement avec un champion
Un résultat qui ne doit rien au hasard, précise-t-il. « Il s’entraine pendant l’année au Pôle France athlétisme du CREPS de Poitiers, et sa participation au stage haute performance pour lequel il avait été sélectionné en Afrique du Sud, lui a permis de monter encore son niveau ». Ce n’est pas tout. Alors que son coach doit suivre le Pôle France pour superviser les équipes de France relais aux Championnat du Monde aux Bahamas, où par ailleurs la participation de Nasrane Bacar n’a pas été retenue, il décide de poursuivre l’entrainement avec le champion de la discipline, Pascal Martinot-Lagarde, recordman de France en 12s95 en 2014, et médaillé de bronze aux Championnats du monde en 2019. Et en trois courses, il monte au niveau olympique !
Tout le monde va donc avoir les yeux rivés sur les Championnats de France qui vont départager les trois coureurs à prendre le départ du 110m haies olympique, dont l’athlétisme, discipline historique des JO, prendra place du 1er au 11 août 2024 au Stade de France à Paris. Pour l’instant, un seul autre mahorais appartenant au monde sportif y sera, en tant qu’arbitre.
Raphaël Mohamed atteint donc les niveaux célestes, « les portes des très gros meetings vont s’ouvrir pour lui », anticipe Sébastien Synave. Une carrière qu’il ne peut mener sans être dûment accompagné, les partenaires privés ne peuvent pas rester insensibles à cette performance alors que le sport mahorais manque d’aide, et à la médiatisation qui va en découler.
Anne Perzo-Lafond