Si tout le monde, ou presque, connait le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS), vulgairement appelé « les pompiers », son versant associatif est moins connu du grand public. Il comprend La Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France, qui regroupe toutes les associations de pompiers de France dont les amicales, mais aussi l’œuvre des Pupilles Orphelins et Fonds d’Entraide des Sapeurs-Pompiers de France (ODP). Depuis ce lundi 13 mai, deux hauts responsables de ces associations étaient en visite sur notre île afin « d’être présents sur le terrain » et « d’observer l’organisation des services à Mayotte pour mieux prendre en compte les particularités du territoire », selon leurs termes. Il s’agit de Jean-Paul Bosland, président de la FNSPF et de Christian Letellier, Secrétaire Général de l’ODP que nous avons pu rencontrer ce mercredi 15 mai à la fin de leur visite de la base FORMISC « mission crise de l’eau » à Longoni.
« Nous avons été impressionnés par le dynamisme du jeune SDIS mahorais qui n’a que 10 ans, ce qui est très peu à l’échelle nationale. C’est d’ailleurs le plus jeune SDIS de France », a affirmé le Lieutenant Jean-Paul Bosland, appuyé par le Commandant Christian Letellier. « Nous avons rencontré des femmes et des hommes sapeurs-pompiers très respectueux, très accueillants et faisant preuve d’une motivation à toute épreuve malgré les difficultés que connaît le territoire comme les caillassages notamment », a-t-il ajouté en insistant sur le fait « qu’ils étaient véritablement engagés à porter secours aux personnes quelque soit la situation ». Pour ces deux responsables, l’évolution du SDIS mahorais est véritablement enclenchée et ils garderont un souvenir très positif de leur voyage, ce qui n’était pas forcément gagné à la base. « Tout le monde nous mettait en garde quand nous avons annoncé notre voyage à Mayotte, mais nous avons pu constater que l’image négative de ce territoire était largement exagérée par les médias, car il y a également beaucoup de positif dont on ne parle jamais », a détaillé le commandant Christian Letellier. Les deux hommes ont affirmé qu’ils ne manqueront pas de faire remonter les nombreux points positifs qu’ils ont pu constater à l’échelle nationale.
Un réseau associatif très efficace, mais un réel manque de subventions
« C’est vrai que nous avons un réseau associatif qui fonctionne très bien à Mayotte », appuie Ahmed Allaoui, Lieutenant sapeur-pompier du SDIS et chargé de mission à l’Union Départementale. « Aujourd’hui notre SDIS est réellement intégré au réseau national et nous participons à tous les évènements comme tous les autres SDIS. Toutefois, nous manquons encore beaucoup de ressources financières », nuance-t-il. « Nous avons fait des demandes de subventions auprès du Département afin que le SDIS puisse mieux financer le réseau associatif qui fédère et favorise le mieux vivre ensemble des pompiers, les rendant ainsi plus efficaces sur le terrain », révèle-t-il. Pour Bruno Jean-Elie, le directeur par intérim du SDIS depuis le mois d’octobre 2023, ce dont le SDIS mahorais a le plus besoin c’est « de reconnaissance ». « Malgré toutes les difficultés, nos sapeurs-pompiers s’évertuent à remplir leurs missions le mieux possible », rappelle-t-il, évoquant la fameuse « résilience mahoraise » et précisant également que « Mayotte est encore un jeune département qui se construit ».
Le projet de création d’une section de sapeurs-pompiers réservée aux jeunes (JSP) est en cours de réflexion. Si Jean-Paul Bosland et Christian Letellier y sont très favorables, estimant que cela inculquerait aux jeunes des valeurs de discipline et de vivre-ensemble indispensables pour former de jeunes citoyens, qu’ils deviennent finalement pompiers ou pas, Bruno Jean-Elie estime, quant à lui, qu’il y a encore tout un travail à faire en amont pour « créer des vocations » et surtout, faire en sorte que les jeunes ne considèrent plus les sapeurs-pompiers du SDIS comme des ennemis, mais comme des alliés.
N.G